L’Algérie plaide pour une nouvelle approche de la question migratoire
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a plaidé mercredi à La Valette pour « une approche nouvelle » pour trouver une solution à la crise de la migration basée sur la concertation et la coopération. « En Algérie, nous formons le voeu que cette crise migratoire constitue le déclencheur pour une approche nouvelle dans les relations et la coopération entre les nations, basée sur une prise de conscience de notre destin commun et de notre responsabilité collégiale dans l’édification du futur de nos enfants », a indiqué M. Sellal dans son intervention au Sommet Union européenne-Afrique sur la migration. « Si dans quelques jours le monde se réunira, dans le cadre de la COP21, pour discuter du sort de la planète, l’Afrique et l’Europe ne peuvent pas en conscience ignorer le sort des êtres humains qui l’habiteront », a enchaîné le Premier ministre.
M. Sellal avait relevé dans ce cadre que « le traitement sécuritaire des questions migratoires ainsi que les politiques restrictives en matière de circulation de personnes ne sont pas productifs ». « La concertation et la coopération dans ces domaines sont la meilleure voie pour nos deux continents », a-t-il plaidé précisant qu’il en est « de même pour le retour volontaire ainsi que pour la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles dans un contexte marqué par la montée de la xénophobie et du racisme ».
Rappelant que les grandes économies du monde, notamment celles européennes, ont réagi « promptement » à la crise financière de 2008 en mobilisant des fonds impressionnants pour garantir la stabilité du système bancaire et boursier mondial, il a fait remarqué que « malheureusement », cet effort de mobilisation de moyens financiers a « drastiquement réduit » les programmes et les crédits au développement qui devraient être destinés à l’Afrique. « Investir en Afrique et contribuer à son développement socioéconomique est rentable aussi bien sur le volet politique, économique et sécuritaire », a-t-il noté précisant qu »‘une Afrique en paix et prospère c’est pour l’Europe: plus de clients, moins de migrants et des liens culturels et humains très forts grâce à une histoire commune plusieurs fois centenaire » (APS)