L’Algérie réitère son refus d’intervenir militairement dans le Sahel
L’Algérie ne s’impliquera jamais militairement dans les conflits des pays du Sahel, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel, soulignant, toutefois, la priorité accordée pour la lutte antiterroriste dans la région. « Il y a mille manières d’accompagner nos frères Libyens et Maliens dans la lutte antiterroriste. Je prends le cas des pays du Sahel nous faisons beaucoup dans le renforcement des capacités notamment au Niger et au Mali », a-t-il poursuivi. Le ministre des Affaires étrangères a, dans ce contexte, expliqué que l’Algérie apporte une aide logistique et humanitaire importante et « forme des troupes d’élite au Niger, au Mali ainsi que dans d’autres pays de la région, spéciales pour la lutte antiterroriste en territoire saharien ». « Nous avons consacré ces dix dernières années près de 100 millions de dollars dans l’aide et le support. L’Algérie apporte sa contribution. Il y va de la sécurité de l’Algérie bien évidemment pour préserver notre pays mais nous le faisons également par devoir de solidarité », a indiqué M. Messahel.
Le chef de la diplomatie algérienne qui a relevé l’importance de la question de lutte antiterroriste notamment avec le retour des combattants du groupe terroriste autoproclamé « Etat islamique » (EI/Daech) dans différents pays, a souligné que l’Algérie entourée de plusieurs zones de turbulence maintient à haut niveau sa vigilance. Evoquant la situation en Libye et au Mali, le ministre a dit que la question de lutte antiterroriste ne préoccupe pas seulement l’Algérie mais aussi tous les pays de la région et même la communauté internationale. Néanmoins, il a affirmé que la clé pour une sortie de crise est « entre les mains des Libyens en Libye et les Maliens au Mali », la communauté internationale peut être d’un support seulement. « Nous faisions des efforts pour le retour de paix et de la stabilité en Libye et au Mali. Moins on s’éloigne d’un Etat fort avec des institutions, d’un Etat juste, plus on ouvre la porte à la présence du terrorisme et le retour des combattants étrangers », a-t-il ajouté.
M. Messahel a, de ce fait, réitéré l’importance de la « solution politique », la considérant comme la seule pouvant préserver l’unité et l’intégrité territoriale de ces pays, tout en insistant sur la mise en place d’institutions fortes pour prendre en charge les problèmes de sécurité notamment avoir une armée unie. « Nous travaillons sur une solution politique qui préserverait l’unité et intégrité territoriale de la Libye et du Mali, qui permettrait également à ces pays de retrouver leur stabilité à travers des institutions fortes », a-t-il soutenu, appelant à la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, issus du processus d’Alger, signé à Bamako en 2015. « Plus on va vers la mise en œuvre des Accords nés du processus d’Alger -l’Accord de Bamako- plus on resserre l’étau sur tous les facteurs négatifs que connait ce pays (Mali) par des turbulences dans le Nord où il y a des présences de grands trafics, de terrorisme et des crimes organisés » (APS)