L’armée algérienne aurait commandé un lot de six drones MALE Aksungur de fabrication turque

10.10.2022. Consciente de la nécessité de développer son parc de drones dans tous les segments (surveillance reconnaissance et attaque) et de diversifier ses approvisionnements pour accéder aux meilleures technologies sur le marché, l’armée algérienne se serait tournée vers l’industrie de défense turque en commandant six drones MALE de type Aksungur.

L’Armée algérienne aurait commandé six drones MALE turcs chez TAI, la compagnie publique turque spécialisée dans l’industrie aérospatiale. Il s’agit du drone Aksungur, une version présentée comme étant plus moderne, plus grande et avec de meilleures performances que son prédécesseur Anka S dont la Tunisie avait commandé six exemplaires, il y a quelques années. Le drone Aksungur est réputé être un drone « stratégique » en comparaison avec le drone tactique Bayraktar TB2 qui bénéficie pourtant d’une réputation mondiale, eu égard à ses performances sur plusieurs théâtres d’opérations (Syrie, Libye, Azerbaïdjan et plus récemment Ukraine)

L’Aksungur a un rayon d’action de 6 500 KM pour une altitude dépassant les 12 000 mètres quand il a une charge utile de 150 Kg. Cependant, il peut transporter jusqu’à 750 Kg dans d’autres configurations d’attaque air-sol et air-surface. Avec une envergure de 24 mètres il dispose de six points d’emport (doubles pour les roquettes MAM) pouvant tirer des bombes guidées Haber-1 et 2 ou leur équivalent HGK-2 et 82, des missiles MAM-L et MAM-C ou la roquette anti-sousmarine DSH de Roketsan. Le site spécialisé dans les questions militaires Mena Defense qui a toujours été favorable au recours aux équipements militaires turcs estime que « L’introduction de ce nouveau drone dans l’arsenal aérien algérien préfigure un achat massif de drones turcs avec l’introduction de missiles et roquettes spécifiques de Roketsan et de Tubitak Sage, qui ont été très largement éprouvés dans de nombreux théâtres d’opérations ces dernières années« .

Cependant, cette commande n’a pas été confirmée officiellement ni du côté turc ni du côté algérien et plusieurs observateurs continuent d’afficher leurs doutes quant à la transaction surtout que la marine turque n’en a commandé jusqu’ici que trois exemplaires dont le premier a été livré en octobre 2021 et les deux suivants en mars et septembre de l’année en cours. En effet, le drone Aksungur est présenté en trois versions : surveillance des frontières, patrouille maritime et attaque terrestre et navale. On ne sait pas laquelle de ces versions a été commandée par l’armée algérienne. Les trois versions peuvent intéresser l’armée algérienne même si la version taillée pour la surveillance des frontières peut s’avérer prioritaire. Dans l’attente d’une prochaine confirmation (ou infirmation), tout ce qu’on peut dire à l’heure actuelle est que l’armée algérienne a un grand intérêt à développer son parc de drones dans tous les segments et à diversifier ses approvisionnements en la matière. A cet égard, et vu le nombre limité des fournisseurs disposés à coopérer avec l’Algérie, le recours à la Turquie, en sus de la Chine, est une option intelligente dans la mesure où elle permet à l’Algérie de bénéficier de technologies américaines (et israéliennes) autrement inaccessibles.

Abdelkader Boussouf

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