L’armée marocaine a acquis 150 mini-drones tactiques israéliens

Le Maroc a acquis 150 drones WanderB et ThunderB, fabriqués par la société israélienne BlueBird (détenue à 50 % par Israel Aerospace Industries – IAI) et prévoit d’acheter autant de drones kamikazes israéliens dont une partie sera produite localement. Le WanderB est un drone à moteurs électriques qui peut décoller et atterrir verticalement. Il dispose d’une autonomie de vol de deux heures et demie et peut aller à une vitesse de 50 km /h avec une masse maximale au décollage de 13 kilos et est capable d’atteindre des altitudes allant jusqu’à 1 000 mètres et de fonctionner même dans des conditions météorologiques difficiles, fait savoir Infodron. Plus complet, le ThunderB est un drone avec une portée de plus de 12 heures, qui peut aller à une vitesse de 150 km /h avec une masse maximale au décollage de 35 kilos et peut également fonctionner dans des conditions météorologiques défavorables.

La même année, le royaume a signé un accord avec la société israélienne BlueBird Aero Systems pour l’achat de drones WanderB pour 50 millions de dollars, selon le magazine officiel des Forces armées royales marocaines. Le Maroc continue de renforcer son armée. Cet été, il aurait déployé des drones kamikazes dans la région de Smara. Selon les accords de défense conclus entre Rabat et Tel Aviv, une partie de ces drones sera produite au Maroc pour un montant estimé à 50 millions de dollars. Les FAR avaient déjà signé un accord avec IAI pour l’acquisition de drones kamikazes Harop pour un montant de 22 millions de dollars. Des unités de ce drone ont été déjà réceptionnées et déployées au Sahara occidental, dans la région de Smara en vue de contrer les détachements de l’armée de libération sahraouie. L’armée marocaine dispose aussi de drones israéliens Harfang et du système anti-drone Skylock acquis en 2021.

Les acquisitions marocaines en armements israéliens ne se limitent pas aux drones. En février dernier, Israël a signé avec le Maroc un accord de 500 millions de dollars pour fournir au royaume le système de défense aérienne et antimissile Barak MX. Le Maroc serait également intéressé par le radar Elta ELM-2084, qui fait partie du Dôme de fer Rafael. Au total et pour l’ensemble des contrats signés jusqu’ici avec l’industrie de défense israélienne, on parle de la somme colossale de 1,2 milliard de dollars. Avec ces contrats qui viennent s’ajouter à ceux qui ont été récemment signés avec d’autres fournisseurs (Etats-Unis, France), il est permis de s’interroger sur les intentions du régime marocain qui n’hésite pas à dépenser autant d’argent pour s’armer alors que son peuple traverse une crise sociale des plus graves. L’Algérie qui est directement visée par les velléités hégémoniques du voisin de l’ouest ne saurait rester indifférente à cette boulimie d’achats militaires. Par ailleurs, en introduisant les mini-drones tactiques et les drones kamikazes dans la région avec une telle quantité, le Maroc joue avec le feu. Le Front Polisario qui est régulièrement ciblé par ces drones depuis plus d’un an risque de se tourner à son tour vers cette arme peu coûteuse, aisée à manier et relativement efficace comme l’illustre parfaitement l’exemple des Houthis yéménites dans leur guerre contre la coalition dirigée par l’Arabie saoudite.

Abdelkader Boussouf

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