L’armée algérienne dote ses drones chinois d’un nouveau missile
Il y a quelques mois, lorsqu’ils ont été dévoilés pour la première fois au public dans la base aérienne de Ain Ouessara, les drones de combat CH 4 chinois acquis par l’armée algérienne n’avaient pas d’antenne Satcom et étaient armés des missiles anti chars AR-1. Récemment et plus exactement le 28 mai dernier, lors de l’exercice qui s’est tenu à Tamanrasset à l’occasion de la visite du chef d’Etat-major, Ahmed Gaid Salah, nous avons pu voir une démonstration du CH 4B, nouvelle version, avec un dôme de communication par satellite et avec un nouveau type de munition, le missile AR-2.
L’AR-2 est un missile Air-Sol, conçu spécifiquement pour les drones, à guidage laser semi-actif. Cela signifie qu’il a besoin d’une source extérieure de laser pour illuminer la cible, qui provient soit du drone ou d’une équipe au sol. Le missile mesure 1,2 m de long et 12,7 cm de diamètre. Sa masse de 20 kg lui permet d’être intégré facilement même à des drones de petite capacité d’emport. Mais cette faible masse est aussi synonyme de petite tête explosive, 5 kg seulement, qui n’aurait donc qu’une puissance de destruction limitée, même si le missile est « précis » avec un CEP théorique de 1,5 m. Il serait donc plutôt destiné à frapper des cibles comme les combattants et les pickups, et non les blindés ou encore les fortifications. La portée de 2 à 8 km de l’AR-2 fait que son porteur doit s’approcher suffisamment près de ses cibles avant de déclencher l’attaque. Le missile est donc plutôt adapté à un drone porteur qui évolue dans un théâtre présentant peu de menace anti-aérienne mais beaucoup de cibles « volatiles », demandant ainsi que le drone puisse rester en vol pour une longue durée.
Outre les drones chinois, l’armée de l’air algérienne opère également avec des drones de fabrication algérienne, ElJazaïr 54 et ElJazaïr 55, des drones de reconnaissance et de combat fabriqués sur le modèle du drone United-40 de l’émirati Adcom Systems qui a lui-même repris un modèle ukrainien à l’origine. Les drones algériens sont notamment dotés d’un système d’armes chinois et peuvent donc tirer les mêmes missiles que le CH 4.