L’armée de l’air algérienne commande dix drones turcs de type Anka S+
03.04.2023. L’armée de l’air algérienne continue de renforcer son segment « drones » de reconnaissance et d’attaque. Outre les drones d’origine chinoise, elle vient d’acquérir un lot supplémentaire de drones turcs de type Anka S+
Après la commande de six drones turcs Aksungur fabriqués par TAI, l’armée de l’air algérienne aurait commandé selon le site spécialisé dans les questions militaires Mena Defnse, dix drones de surveillance et d’attaque Anka S+, similaires à ceux opérés par la Tunisie qui en avait commandé six il y a quelques années. Avec cette commande, l’Algérie devient un des plus gros opérateurs de ce modèle de drone dans le monde. Le système comprend en général une station de guidage au sol et de traitement des données enregistrées, ainsi que trois appareils. On ne sait pas si l’Algérie a commandé dix stations (ce qui signifierait 30 appareils ou si elle a commandé une dizaine d’appareils, ce qui nécessite l’acquisition de trois stations).
L’Algérie, l’Indonésie et le Tchad auraient signé des contrats d’achats de ce drone lors du salon IDEX d’Abu Dhabi, qui a eu lieu au mois de mars. Contrairement au Bayraktar TB2 acquis par le Maroc qui est classé dans la catégorie des drones tactiques, l’Anka S+ est un drone MALE stratégique à haute persistance de vol, il peut effectuer dans ce cadre des missions de surveillance et d’attaque sur une période allant jusqu’à 30 heures. Il est en outre doté de liaison satellite lui permettant de couvrir de larges zones. On ne sait pas si l’Anka S+ commandé par l’armée algérienne sera équipé de la boule optronique CATS d’Aselsan ou de l’Argos II d’Hensoldt. Cependant, le drone aura des capacités air sol accrues en utilisant les munitions anti char MAM de Roketsan ou le missile anti-chars lourd UMTAS.
Si elle se confirme, cette commande atteste selon les observateurs la volonté de l’armée algérienne de diversifier les sources d’approvisionnement en ce qui concerne ce segment qui est considéré désormais comme stratégique par le haut commandement de l’ANP. En effet, jusqu’ici, cette dernière a opéré avec des drones chinois, le CH-4 et plus récemment l’information a circulé sur une éventuelle commande de la version CH-5 mais sans confirmation officielle. L’ANP a également commandé en décembre dernier 4 drones HAL de type WJ-700. Des sources avaient annoncé auparavant la commande de 24 drones Wing Loong. On ne sait pas si la récente commande de dix Anka S+ signifie l’annulation de la commande des Wing Loong ou des CH-5 ou si elle vient les compléter. Dans le même registre, un responsable iranien avait révélé il y a quelques mois que les drones kamikazes iraniens de type Shahed-136 avaient suscité l’intérêt de plusieurs pays dont l’Algérie. Par ailleurs, les drones de fabrication locale ElDjazair 54 et ElDjazair 55 qui ont connu leur baptême de feu il y a trois ans n’ont plus été aperçus, suscitant ainsi les interrogations des observateurs. sur les raisons du retrait de ces drones dont la licence de fabrication a été acquise auprès des Emirats Arabes Unis.
Abdelkader Boussouf