L’armée russe déploie ses systèmes S 400 pour contrer les missiles HIMARS dans le Donbass

25.04.2023. Selon des informations publiées par le ministère russe de la Défense sur son compte de réseau social VK le 9 avril 2023, la Russie a déployé le système de missiles de défense aérienne S-400 dans la région du Donbass et autour de la République populaire de Donetsk pour renforcer la protection contre les attaques aériennes, ciblant spécifiquement les fusées américaines HIMARS.

Les unités russes exploitant des systèmes de missiles de défense aérienne S-400 maintiennent de manière fiable un « parapluie » au-dessus de la région du Donbass. Chaque jour, par tous les temps, de jour comme de nuit, et même pendant leurs vacances professionnelles, les troupes russes de défense aérienne sont en service de combat. Citant des informations du ministère de la Défense russe, des unités de défense aérienne ont abattu des dizaines de missiles et d’obus « destinés » à Donetsk et à d’autres régions de la RPD (République populaire de Donetsk), dont les fameux « HIMARS », des roquettes guidées. aériennes, y compris la fusée guidée HIMARS. Ses capacités de combat contre une telle cible peuvent être attribuées à plusieurs caractéristiques clés. En général, le système a une portée d’engagement maximale de 400 km (248 miles) et peut engager des cibles à différentes altitudes, d’aussi peu que 5 mètres (16 pieds) à 30 km (18,6 miles). Le S-400 est équipé d’un système radar sophistiqué capable de détecter, de suivre et d’engager des cibles à longue distance, améliorant ainsi sa capacité à détecter et à suivre des cibles se déplaçant rapidement comme la fusée guidée HIMARS. De plus, le système peut engager plusieurs cibles simultanément, ce qui lui permet de gérer les attaques de saturation potentielles par plusieurs roquettes HIMARS.

Le S-400 déploie également une variété de missiles intercepteurs, dont certains sont capables d’atteindre des vitesses très élevées, améliorant sa capacité à intercepter et à détruire des cibles rapides et maniables comme les roquettes guidées HIMARS. De plus, le S-400 est conçu pour engager des cibles à différentes altitudes et distances, ce qui le rend capable de contrer les roquettes HIMARS même si elles utilisent des manœuvres d’évitement ou volent à basse altitude. De plus, le S-400 est équipé de systèmes de guerre électronique capables de contrer les contre-mesures électroniques ennemies, telles que le brouillage radar et les leurres, ce qui contribue à améliorer la capacité du système à détecter, suivre et engager les roquettes guidées HIMARS même si elles sont équipées de contre-mesures. Le déploiement des S400 russes dans le Donbass survient à un moment où des sources ukrainiennes et occidentales ont fait état d’une incapacité des S-400 à intercepter les missiles tirés par les HIMARS américains. Le ministère ukrainien de la Défense avait publié, il y a quelques mois, un tweet sur son compte Twitter officiel affirmant que le système de défense aérienne russe S-400 n’était pas en mesure d’intercepter un missile tiré par HIMARS.

La réalité est plus nuancée. Le système HIMARS M142 peut lancer plusieurs types de roquettes et de missiles, notamment le système de lancement multiple guidé (GMLRS) et le système de missiles tactiques de l’armée (ATACMS). Le GMLRS est une fusée guidée qui peut parcourir jusqu’à 70 kilomètres, tandis que l’ATACMS est un missile guidé qui a une portée allant jusqu’à 300 kilomètres. HIMARS peut également lancer d’autres types de roquettes et de missiles avec des portées et des capacités variables, en fonction des exigences de la mission. Or selon la mise en oeuvre tactique des S-400, il se peut que ces derniers soient orientés uniquement vers les missiles ATACMS de longue portée et devraient laisser la mission qui consiste à contrer les missiles GLMRS à d’autres systèmes de défense. C’est ce qui est arrivé dans certains engagements de la guerre en Ukraine et qui a laissé croire que les S-400 étaient incapables d’intercepter les missiles des HIMARS. Pour rappel, l’armée algérienne dispose des S-300 PMU 2 dont les performances sont assez proches des S-400 et des sources non officielles avaient indiqué que l’Algérie aurait reçu des systèmes S-400. En tout état de cause, la DAT algérienne opère avec plusieurs systèmes de défense (S-300, Buk M2 , Pantsyr S1) qui interagissent de manière complémentaire en fonction des cibles aériennes et balistiques à traiter.(Algérie solidaire)