L’arrestation d’Issad Rebrab crée la polémique sur la toile
L’arrestation du patron du groupe de Cevital, Issad Rebrab, a créé le buzz sur la toile. Les internautes algériens semblent divisés. Pour les uns, cette arrestation est la bienvenue puisqu’elle s’inscrit dans le cadre d’une offensive contre les hommes d’affaires sur lesquels pèsent de graves soupçons de corruption. Les manifestants algériens n’ont pas cessé d’appeler ces dernières semaines la Justice algérienne à faire son travail. Mais pour d’autres internautes, l’arrestation de Rebrab serait une tentative de diversion du pouvoir pour surseoir à un vrai changement de système. Pire, certains internautes tentent de sur-politiser l’affaire en arguant qu’il s’agirait d’une provocation pour pousser au soulèvement de la Kabylie !
Dans les polémiques qui opposent les internautes algériens, il ressort que ceux qui défendent Rebrab n’ont aucun argument rationnel à part leur tribalisme et leur chauvinisme. Pour défendre l’indéfendable, ils sont obligés de raconter des contes à dormir debout. « Rebrab se serait construit tout seul malgré les embûches du pouvoir ! » Si un aide-comptable peut se construire tout seul dans le cadre du système au point de devenir une plus grandes fortunes d’Afrique, comment peut-on encore oser critiquer ce système ? Ceux qui défendent aujourd’hui Rebrab devraient commencer par expliquer par quel miracle il a pu bénéficier durant la décennie 1990 de la moitié d’un prêt de 100 millions de dollars octroyé par la Banque mondiale à l’Algérie. Aurait-il pu bénéficier de cette largesse, et d’autres largesses qui suivront et qui feront sa fortune, sans la complicité active des généraux Touati et Toufik ?
En cherchant à dédouaner Rebrab des soupçons qui pèsent sur lui et en cherchant à faire croire qu’il serait victime d’un « complot » à caractère raciste, les berbéristes qui polluent les médias privés et les réseaux sociaux tentent d’exercer un chantage ignoble sur la Justice algérienne. Ceux qui ont eu le courage de s’attaquer à Rebrab savaient sans doute qu’ils allaient provoquer ce genre de réaction. Mais ni le chantage ethnique ni les amitiés françaises de Rebrab ne sauveront ce dernier des foudres d’une Justice que le peuple algérien réclame depuis des années. Les observateurs font remarquer qu’en défendant Rebrab, les berbéristes prouvent que, par-delà leur rhétorique démocratique, ils ne sont qu’un des prolongements politiques de l’ « Etat profond ». Ce dernier a toujours couvé et privilégié les groupes sociaux qui constituent la base matérielle des mouvements berbéristes et ce, dans le cadre d’une politique clientéliste et régionaliste qui révolte de plus en plus les Algériens.
Mohamed Merabet