L’Assemblée générale de l’Onu vote une résolution appelant à une trêve humanitaire immédiate et durable à Gaza
28.10.2023. L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté vendredi une résolution sur « la protection des civils et le respect des obligations juridiques et humanitaires » dans la crise en cours à Gaza. La résolution appelle à une « trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue ».
Le projet de résolution, présenté par la Jordanie, a reçu 120 voix pour, 14 contre et 45 abstentions. Le vote s’est déroulé au deuxième jour d’une session d’urgence de l’Assemblée générale sur la crise israélo-palestinienne, dans un contexte d’impasse au Conseil de sécurité et de conditions de plus en plus désastreuses dans l’enclave assiégée de Gaza. La résolution appelle notamment à une « trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue », à ce que toutes les parties respectent le droit international et à une aide continue et sans entrave dans la bande de Gaza. Le texte, qui a été parrainé par plus de 40 États membres, a été présenté à l’initiative du groupe des 22 Etats arabes représentés à l’ONU. C’est la Jordanie qui préside actuellement ce groupe qui a rédigé le projet de texte. qui appelle également à la « libération immédiate et inconditionnelle » de tous les civils détenus en captivité et exige leur sécurité, leur bien-être et leur traitement humain, conformément au droit international.
Parmi les Etats qui ont voté contre le texte, outre Israël, les Etats-unis et le Canada, on compte quatre Etats membres de l’Union européenne (Autriche, Croatie, République tchèque, Hongrie). La France et la Belgique ont voté pour le texte alors que l’Allemagne s’est abstenue. Un amendement a été proposé par le Canada qui « rejette et condamne sans équivoque les attaques terroristes du Hamas » en Israël à partir du 7 octobre et la prise d’otages. Cet amendement a été rejeté lors d’un vote qui a précédé celui sur le texte de la résolution car il n’a pas obtenu la majorité des deux tiers (88 votes pour, 55 contre et 23 abstentions).
La résolution de l’Assemblée générale de l’ONU n’est pas aussi contraignante que les résolutions votées par le Conseil de sécurité mais selon les observateurs le vote de la résolution par l’AG en l’absence d’un consensus du Conseil de sécurité qui a failli à ses responsabilités devrait lui donner un impact diplomatique certain. Dans une première réaction, le gouvernement israélien a qualifié cette résolution d’ « infamie » mais son parrain américain aura du mal à ignorer plus longtemps la volonté de la communauté internationale. (Algérie solidaire)