Le canular des 260 milliards de dollars enflamme les réseaux sociaux
C’est une histoire triste et amusante en même temps. Une « information » rapportée par le quotidien Echorouk affirmant que le ministre de l’industrie Abdesslam Bouchouareb aurait promis lors de sa récente visite aux Etats-Unis d’investir 260 milliards de dollars dans l’industrie automobile de Detroit a fait exploser les réseaux sociaux ! Il y a de quoi tirer ses cheveux en effet sauf que la dite « information » est purement et simplement le produit de l’imagination débordante de notre confrère d’Echorouk ou de sa compréhension limitée des langues étrangères. Le plus grave est qu’un député, Nacer Hamadouche a officiellement interpelé en séance parlementaire le premier ministre sur cette affaire sur la base de l’ « information » publiée par le quotidien algérien.
Comment l’Algérie peut-elle investir 260 milliards de dollars en 5 ans dans l’industrie automobile américaine alors que ses recettes annuelles ne permettent plus de couvrir ses importations, son Fonds de régulation des réserves est épuisé et ses réserves de change ne permettent guère de tenir plus de trois ans ? Cette question simple aurait pu dispenser le quotidien et les députés en question de créer une polémique inutile et d’enflammer ainsi pour rien les réseaux sociaux.
Le plus plausible dans toute cette histoire grotesque est que le ministre de l’industrie a évoqué le montant global des investissements publics dans le cadre du présent quinquennat estimé à quelques 260 milliards de dollars pour attirer les entreprises américaines, notamment celles qui activent dans le secteur automobile à Detroit. L’information a ensuite été déformée pour devenir selon Echorouk une intention d’investir 260 milliards de dollars dans la ville de Detroit ! Sans doute, il n’y a pas chez nos confrères d’ Echorouk de volonté de nuire ni de créer un mécontentement populaire propice à tous les dérapages. Cependant, l’incompétence peut parfois engendrer des conséquences néfastes et des situations incontrôlables. Il y assez de vrais problèmes à dénoncer dans notre pays pour ne pas avoir à créer des problèmes artificiels !