Le chroniqueur Saad Bouokba mis sous contrôle judiciaire pour « incitation à la haine »

06.02.2023. Le chroniqueur arabophone Saad Bouokba a été appréhendé le lundi matin par les éléments de la brigade de lutte contre la cybercriminalité et a été laissé en liberté mais sous contrôle judiciaire par le juge d’instruction chargé de l’affaire.

Le journaliste est poursuivi pour des faits relatifs au « discours de la haine » qui est puni par le code pénal en Algérie. Saad Bouokba a écrit une chronique datée du 2 février dans laquelle il n’a pas hésité à traiter les habitants de la wilaya de Djelfa de « vaches politiques » en faisant ironiquement allusion au projet d’élevage qu’un groupe qatari s’apprête à réaliser dans la wilaya.

Le journaliste ne s’est pas contenté d’user de propos déplacés à l’encontre des habitants de la wilaya de Djelfa. Il est allé plus loin en insinuant qu’en leur concédant un tel projet, le pouvoir veut les transformer en « vaches politiques » après avoir fait d’eux dans le passé des « agneaux politiques », sous-entendu, les habitants de Djelfa seraient des « conservateurs à la solde du pouvoir.. Bouokba avance pour preuve le fait que la wilaya de Djelfa compte parmi les wilayas dont le taux de participation aux différentes échéances électorales est parmi les plus élevés en Algérie.

Evidemment, certaines voix vont s’élever pour crier à la violation de la liberté de la presse comme si Saad Bouokba était un héros de la libre expression. Pour rappel et pour mieux comprendre les dessous de cette affaire scabreuse, Saad Bouoka est un chroniqueur connu pour sa proximité avec les services algériens depuis la fin des années 80 et il n’a jamais été opposant à quoi que ce soit sauf quand il est en service commandé par ses parrains.. On ne voit pas ce qu’il y a de remarquable dans le fait qu’un journaliste s’abaisse à diffamer d’une manière aussi grossière ses compatriotes qui ont le malheur d’habiter une wilaya qu’il n’a pas l’air d’apprécier particulièrement. Par ailleurs, s’il a été poursuivi pour des motifs de droit commun, c’est parce que son article diffamatoire a soulevé un tollé dans la société civile algérienne et pas seulement à Djelfa. (Algérie solidaire)