Le Club des magistrats d’Alger boycottera le prochain scrutin
Après l’annonce par plusieurs partis d’opposition qu’ils ne comptent pas participer aux prochaines élections présidentielles prévues pour le 4 juillet, le Club des magistrats algériens, syndicat en cours de constitution, a indiqué qu’il ne supervisera pas l’élection présidentielle prochaine, si le code électoral actuel, n’est pas modifié. C’est ce qu’a déclaré le porte-parole du club, Saad Eddine Merzougui. Le magistrat a expliqué qu « avec l’actuel Code électoral, le rôle du juge est purement statistique, il ne peut même pas surveiller, ni visiter, les centres de vote. Il ne fait que valider les résultats qui lui sont présentés », réclamant « la modification de la loi pour faire en sorte que les juges puissent réellement superviser les élections et qu’ils assument ainsi leur entière responsabilité. »
Pour couper court à toute manipulation, le porte-parole du Club des magistrats a néanmoins tenu à assurer que la décision de boycotter l’élection présidentielle ne doit pas être interprété comme une opposition au commandement de l’armée. D’ailleurs, il a salué au passage, le discours du chef de l’Armée, le général Ahmed Gaïd Salah, en insistant sur le passage dans lequel celui-ci a pris l’engagement de protéger les citoyens. Pour M. Merzougui le discours de Gaïd Salah reflète « le professionnalisme de l’ANP qui insiste sur la nécessité de ne laisser couler le sang d’aucun algérien ».
Par ailleurs, M. Merzougui a fait savoir que les juges sont prêts à juger « les parties qui complotent contre la volonté du peuple » et « les corrompus » dénoncés par le chef de l’armée algérienne : « Nous, membres du Club des magistrats en cours de création, assurons que nous sommes prêts à juger les corrompus qui ont trahi le peuple algérien et affirmons à l’opinion publique que pour que les jugements soient efficaces et transparents, il faut atteindre une véritable indépendance de la justice qui est entravée par les lois actuelles », en expliquant que « les lois actuelles ne peuvent mener qu’à des poursuites superficielles qui ne convaincront pas le mouvement populaire ».
Mustapha Senhadji