Pas de drones américains pour l’armée algérienne

Des informations jamais confirmées ont fait état ces dernières années de la volonté de l’armée algérienne d’acquérir des drones de surveillance et d’attaque américains Predator. Certaines sources sont allées jusqu’à soutenir que les Etats-Unis avaient refusé de vendre ce genre d’armements sensibles ou auraient conditionné cette vente ainsi que celle d’avions Awacs de la possibilité d’en contrôler l’usage sur le territoire algérien, chose que l’Algérie aurait refusé. La visite du commandant-adjoint de l’Africom à Alger, l’ambassadeur Phillip Carter, a permis de lever le doute quant à cette question puisqu’il n’a pas hésité à démentir catégoriquement toute commande de drones américains par l’Algérie.

Le commandant-adjoint de l’Africom pour l’engagement civilo-militaire (DCME) a été reçu par le vice-ministre de la défense nationale, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd-Salah et par le ministre des affaires étrangères, Ramtane Lamamra. Au cours d’une table ronde avec quelques journalistes au siège de l’ambassade américaine, M. Carter a dit souhaiter «approfondir les relations» avec le gouvernement algérien dans ce domaine. «Ma visite ici en Algérie fait suite à celle du général David Rodriguez (Commandant de l’Africom NDLR) en août dernier pour écouter les conseils des responsables algériens et échanger sur les questions de défense et de sécurité notamment la lutte contre le terrorisme et sur la situation dans des pays comme la Libye et la région du Sahel» explique d’entrée le diplomate.

Commentant sa visite, l’ambassadeur américain a déclaré «ma visite a été très utile» surtout qu’il pense que l’Algérie a «beaucoup d’expérience» en matière de lutte contre le terrorisme. L’ambassadeur américain s’est réjoui du fait que l’armée algérienne va prendre part à l’exercice militaire multinational «Flintlock» à N’djamena au Tchad. Cet exercice militaire devrait mettre en scène plus de 1200 soldats des forces spéciales du Tchad, du Niger, du Nigeria et du Cameroun mais également du Canada, de France, d’Allemagne, d’Italie, de Mauritanie, des Pays-Bas, de Belgique, de Suède, de Norvège, du Sénégal, d’Espagne, du royaume uni, du Mali et bien sûr des Etats-Unis.

L’Ambassadeur Carter a estimé cependant que la lutte contre le terrorisme ne devrait pas être réduite à son aspect strictement militaire. C’est pourquoi il dit soutenir les «efforts impressionnants de l’Algérie pour une solution politique aussi bien au Mali qu’en Libye».
«Je ne crois pas à la solution militaire en Libye ; il faut faire en sorte d’amener tous les acteurs du conflit à la table des négociations», a-t-il concédé. L’Ambassadeur a par ailleurs estimé nécessaire de coupler l’aspect militaire dans la lutte contre le terrorisme «à la mise en place d’une bonne gouvernance et la promotion d’une culture de tolérance».

En ce qui concerne le volet de la coopération militaire entre les USA et l’Algérie, l’ambassadeur américain a tenu à rappeler quelques vérités.C’est ainsi qu’on apprend que le programme d’assistance technique accordé par les Etats-Unis à l’Algérie ne dépasse guère le 1,2 million de dollars (ce qui est insignifiant) Il a expliqué qu’il ne s’agit pas de la livraison d’armes mais d’un programme de financement des exercices militaires et des entraînements au profit de l’armée nationale.  C’est dans ce cadre que le commandant-adjoint de l’Africom a démenti la rumeur concernant une éventuelle commande de drones américains par l’Algérie tout comme il a exclu la volonté prêtée aux USA d’installer des bases dans la région. Bien entendu, on ne saura pas si en affirmant qu’il n’y a pas eu de commande algérienne de drones américains, l’ambassadeur américain n’a pas eu recours à la langue de bois diplomatique pour dire tout simplement que les USA refusent de vendre à l’armée algérienne des armements stratégiques de cette importance même si par ailleurs ils ne ratent aucune occasion pour louer la coopération entre les deux pays dans la lutte contre le terrorisme…