Les Etats-unis ont espionné le programme nucléaire algérien dans les années 90

Nous le savions déjà à travers les fuites de la presse au début des années 90 mais aujourd’hui c’est officiel. La publication des archives américaines a révélé que les USA ont effectivement espionné le programme nucléaire algérien et plus particulièrement le réacteur nucléaire d’In Oussera installé en partenariat avec les Chinois. Ce réacteur de 15 MW a toujours eu une destination civile mais les Américains ont soupçonné l’Algérie de cacher une autre intention à caractère militaire. Des photos satellitaires américaines auraient montré des installations plus grandes que ce qui aurait été annoncé.

Les USA ont chargé leur allié, la France, qui avait de meilleurs rapports avec la Chine de faire pression sur cette dernière pour l’amener à interrompre la coopération nucléaire. Le ministre français des affaires étranger de l’époque, Roland Dumas, s’est déplacé en personne à Pékin pour s’acquitter de la mission. Les Chinois auraient rétorqué que leur programme de coopération ne violait aucunement leurs engagements internationaux en matière de non-prolifération des armes nucléaires puisqu’il s’agissait d’un programme à caractère civil.

Le ministre algérien des affaires étrangères de l’époque, Sid-Ahmed Ghozali, avait défendu le droit de l’Algérie d’exploiter l’énergie nucléaire à des fins civiles et a demandé à ce qu’une commission de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) vienne visiter les installations algériennes pour s’en rendre compte. Mais cela n’a pas suffi à rassurer les Américains qui ont continué à espionner le programme nucléaire algérien au moyens notamment de l’installation d’une base de surveillance électronique sur le territoire marocain.

Depuis, l’Algérie a réussi à rassurer ses partenaires internationaux en signant tous les traités se rapportant à la question et en permettant à l’AIEA de visiter ses installations même si de temps à autre un site, le plus souvent marocain, continue de faire de l’intox à ce sujet. Outre la Chine, l’Algérie a également signé des mémorandums et des accords dans le domaine de l’exploitation de l’énergie nucléaire à des fins civiles avec d’autres nations à l’instar des Etats-Unis, la Russie et la France. L’Algérie compte se lancer dans la production de l’électricité d’origine nucléaire à l’horizon 2020-2025.