Le FMI appelle l’Algérie à mieux cibler les subventions

En marge de sa mission d’études en Algérie, la délégation du FMI s’est penchée notamment sur la question des subventions qui accapare une grande partie des dépenses publiques en Algérie. A cet égard, Jean-François Dauphin a souligné que les subventions devraient être mieux ciblées: « On imagine que les subventions généralisées constituent un appui à l’action sociale alors qu’elle profitent, à l’inverse, aux ménages les plus riches qui consomment, par exemple, beaucoup plus de carburants par rapport aux ménages pauvres ». Il a jugé insoutenable le fait que les subventions de produits relevant de différents secteurs dont celui de l’énergie aient dépassé, en 2015, le double des dépenses cumulées des secteurs de l’éducation nationale et de la santé. « Ce sont des subventions contre-productives et extrêmement rémunérées en plus. Une action sociale plus ciblée est nécessaire », a-t-il poursuivi.

Pour ce qui concerne les licences d’importation, il a estimé qu’elles « apportent peut-être un répit provisoire mais elles provoquent des distorsions et qu’elles ne sauraient se substituer aux réformes destinées à doper les exportations ». Selon lui, un meilleur alignement du dinar sur les fondamentaux contribuerait à rétablir les équilibres extérieurs.

Alors que les réserves de change du pays ont chuté à 143 milliards de dollars (mds usd) en 2015, en baisse de 35 mds usd par rapport à 2014, la dette extérieure du pays reste toutefois « très faible », a-t-il souligné. En plus, l’inflation, qui a atteint 4,8% en 2015, devrait « ralentir en raison des effets de l’assainissement budgétaire sur l’activité hors hydrocarbures ». Les conclusions préliminaires de cette mission du FMI seront présentées à son Conseil d’administration pour examen et approbation (APS)