Le gouvernement Ouyahia impuissant face aux mouvements sociaux
L’impasse devant laquelle se trouvent les médecins résidents et les étudiants des écoles normales supérieures ajoutée au risque de reprise de la contestation des enseignants suite aux provocations de la ministre de l’éducation nationale risquent d’entraîner le pays vers une situation dangereuse. Plusieurs partis, syndicats autonomes et associations de la société civile ont exprimé récemment leurs inquiétudes face à la montée des périls. Pendant ce temps, le gouvernement Ouyahia semble complètement impuissant. Lors de sa dernière conférence de presse dans le cadre de sa visite dans la wilaya de Tipasa, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Tahar Hadjar, a refusé de commenter les grèves qui touchent son secteur et notamment les grèves des étudiants des écoles normales supérieures et et des étudiants de l’éducation physique sans parler de la grève des médecins résidents qui dure depuis des mois et qui concerne également le Ministère de la santé.
Le silence du ministre de l’Enseignement supérieur n’est pas un fait isolé. Avant lui, le ministre de la santé a avoué qu’une partie des revendications des médecins résidents en grève dépassaient ses prérogatives. L’aveu d’impuissance de ces ministres renvoie selon les observateurs à l’impuissance générale du gouvernement face à la multiplication des mouvements sociaux dans plusieurs secteurs. Pour ces observateurs, la paralysie du gouvernement conforte les rumeurs sur un prochain remaniement ministériel, voire un changement à la tête du gouvernement. Face à l’impuissance des ministères de tutelle, les syndicats autonomes ont lancé un appel pressant au président de la république pour qu’il intervienne afin de trouver une solution acceptable à ces conflits sociaux.
Mais si l’intervention de la présidence a réussi à faire cesser la grève du Cnapeste dans le secteur de l’éducation, l’absence de réaction de la présidence face à la grève des médecins résidents et des étudiants des écoles normales supérieures a poussé les médecins résidents à voter l’année blanche. Ils risquent d’être suivis par les étudiants des écoles normales supérieures. Par ailleurs, la multiplication des cas de rougeole à travers plusieurs wilayas n’a pas manqué de créer un mouvement de panique au sein de la population sans que les services de santé n’arrivent à endiguer le phénomène ni à rassurer les parents. Les observateurs s’interrogent sur l’avenir d’un gouvernement qui a prouvé son incapacité à trouver des solutions aux problèmes des citoyens. Un remaniement ministériel, voire un changement à la tête du gouvernement, devrait avoir lieu à brève échéance.