Le HCA veut imposer l’enseignement du tamazight à tous les Algériens
Le secrétaire général du Haut commissariat à l’amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad a plaidé jeudi à Paris pour l’enseignement obligatoire du tamazight. « Nous allons vers une généralisation graduelle de l’enseignement à travers le territoire national, notamment par son extension, à compter de la prochaine année scolaire, à d’autres wilayas, comme Tébessa, Tindouf et Mila, et faire l’effort nécessaire pour consolider cet enseignement en France », a-t-il précisé dans une déclaration à la l’APS. Cependant, M. Assad n’a pas manqué de relever que le caractère « facultatif » de l’enseignement de cette langue reste « un obstacle qu’il faudra un jour le surmonter ». « Il y a un travail de fond qui est en train de se faire dans le cadre de la commission mixte HCA-ministère de l’Education nationale. Notre proposition c’est d’amender la loi de l’orientation (scolaire) pour faire sauter le verrou du caractère facultatif de l’enseignement de cette langue », a-t-il dit.
« Depuis 2014, une passerelle a été établie entre le HCA et le ministère. Un protocole qui a été passé entre les deux institutions, définit cette stratégie. Il faudra, pour le moment, contourner cet obstacle, par un travail de sensibilisation, avec comme objectif l’amendement de la loi et un travail est en train d’être mené dans ce sens pour faire des propositions. En attendant, nous sommes tombés sur un consensus, et c’est notre proposition, une généralisation graduelle de la généralisation de l’enseignement de Tamazight », a indiqué le responsable du HCA. Mais il faudra songer, a-t-il expliqué, à « donner, dans le futur, à nos concitoyens non amazighophones la possibilité d’avoir une autre langue
Le responsable du HCA ne semble pas s’embarrasser de l’avis des Algériens pour savoir s’ils veulent ou non apprendre cette langue. Il n’a pas précisé avec quel personnel, ni avec quels outils pédagogiques, on va enseigner le tamazight à tous les élèves algériens. Pour rappel, les responsables du secteur n’ont toujours pas tranché la question de l’alphabet qui doit être utilisé pour l’enseignement de cette langue dans les écoles algériennes. Il semble qu’ un courant majoritaire est en voie d’imposer l’alphabet latin, ce qui est loin d’être politiquement neutre selon les observateurs. L’enseignement du tamazight a constitué durant des années la principale revendication du mouvement culturel berbère (MCB) en Kabylie. Maintenant que cette revendication a été satisfaite par l’Etat algérien, le courant berbériste cherche à imposer le tamazight à tous les Algériens au nom d’une conception étroite de l’identité nationale aux relents racialistes et antidémocratiques avérés. Les observateurs politiques y voient l’expression d’une velléité hégémonique d’une partie des élites kabyles inféodées à la France.