Le New York Times critique la politique américaine en Libye
Les raids aériens opérés vendredi par l’aviation américaine ont révélé les limites de la stratégie de Washington pour lutter contre l’organisation terroriste autoproclamée « Etat Islamique » (EI|Daech), a indiqué samedi le New York Times. Si la frappe démontre la volonté des Etats-Unis de venir à bout de cette organisation terroriste, elle révèle cependant le manque d’efforts fournis par Washington pour parvenir à une solution politique à la crise libyenne. « Pourtant, chaque raid aérien contre les terroristes souligne également les limites de l’approche américaine (pour combattre l’EI) dans les pays où l’Etat islamique est fort », a écrit le quotidien dans son édition parue samedi. Et d’enchaîner que cette frappe démontre également que « l’accent mis sur l’action militaire n’a pas été accompagnée par des efforts diplomatiques pour résoudre les problèmes politiques fondamentaux qui permettent aux terroristes de prospérer » en Libye. Selon le New York Times, Washington n’a pas réussi à mettre en place un gouvernement d’union nationale en Libye, ni à apaiser les tensions en Irak ou parvenir à mettre en oeuvre la cessation des hostilités annoncée en Syrie.
Le quotidien américain rappelle à ce titre les propos tenus par le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, qui avait affirmé qu’il existait des solutions diplomatiques pour chacun de ces trois pays grâce aux processus politique mis en place, mais pour des raisons différentes elles demeurent toutes fragiles. En Syrie, les résultats des efforts militaires américains étaient modestes et n’ont pas réussi à réduire complètement les capacités de Daech même si cette dernière a perdu des territoires sous l’effet de l’intensification des frappes de la coalition internationale, constate ce quotidien de référence des démocrates américains et des républicains modérés.En Libye, alors que les Etats-Unis appuyaient l’initiative des Nations Unies pour amener les factions rivales à former un gouvernement d’union nationale, les responsables militaires américains évaluaient déjà le risque Daech dans ce pays en se préparant a une nouvelle frappe contre des cibles de l’organisation terroriste.
Le New York Times souligne que les Etats Unis sont en réalité préoccupés par la probabilité de voir Daech parvenir à contrôler les riches gisements pétroliers de la Libye. Les craintes américaines ont été exacerbées par cette probabilité poussant le pentagone a enclencher des frappes aériennes juste après l’annonce de la formation du gouvernement d’union nationale. « La dernière chose au monde que vous voulez est un faux Califat avec accès à des milliards de dollars de revenus pétroliers, » a écrit le New York Times en reprenant la mise en garde de John Kerry émise lors d’une réunion de la coalition internationale contre Daech, tenue le 2 février dernier à Rome. Actuellement les Etats-Unis semblent prêts à poursuivre leurs attaques contre des cibles de l’EI en Libye tout « en soutenant le processus brouillé dirigé par les Nations Unies », relève le New York Times.