Le Nigéria réaffirme son engagement pour le gazoduc transsaharien
Le gouvernement nigérian a-t-il une nouvelle fois changé sa position sur le projet de gazoduc qui devrait acheminer le gaz nigérian vers l’Europe ? Rappelons que le souverain marocain, Mohamed VI et le président nigérian, Muhammadu Buhari ont convenu en décembre dernier de mettre à l’étude la construction d’un gazoduc offshore qui reliera le Nigeria au vieux continent en traversant l’Afrique de l’ouest et le Maroc. La réalisation de ce pipeline a alors été perçu comme un projet de nature à enterrer l’autre projet convenu entre le Nigéria et l’Algérie en vue de construire un gazoduc transsaharien qui acheminerait le gaz nigérian en Europe via les territoires du Niger et de l’Algérie.
De récentes déclarations de hauts responsables nigérians viennent de semer le doute sur les véritables intentions du Nigéria. Ainsi, le Pdg de la compagnie de pétrole nationale nigériane (NNPC), Maikanti Kacalla Baru et la coordinatrice du NEPAD/ Nigeria, Gloria Akobundu ont réaffirmé l’engagement du gouvernement nigérian pour la réalisation du projet de gazoduc transsaharien qui s’étendra sur 4128 kilomètres et dont le coût est évalué entre 10 et 12 milliards de dollars. Le responsable de la compagnie pétrolière nigériane a fait savoir que le gazoduc transsaharien, dont Sonatrach est un des principaux participants, était sur la bonne voie et qu’il devrait être opérationnel en 2020, sachant qu’il transportera environ 30 milliards de mètres cubes de gaz vers l’Europe.
A cet effet, Maikanti Kacalla Baru a indiqué que son pays avait débloqué une enveloppe budgétaire de 400 millions de dollars pour son lancement. Lancé en 2002 dans le cadre de l’initiative du Nepad, le projet devrait être reçu initialement en 2015 mais de multiples difficultés à la fois financières et politiques, notamment l’insécurité qui planait sur la région du Sahel et au Sahara, avec l’apparition de groupes terroristes, comme «Boko Haram», avaient retardé son lancement. Une situation que Rabat a tenté d’exploiter pour amener Lagos à renoncer au mégaprojet qu’il a conclu avec les autorités algériennes et à choisir un autre tracé via des pays de l’Afrique de l’ouest et le Maroc, un tracé qui s’avère selon les experts plus coûteux sans être nécessairement plus sûr. Du côté algérien, aucune source officielle n’est venue confirmer cette information.