Le Parlement européen rejette un amendement hostile au Polisario
La Commission des Affaires étrangères du Parlement européen a rejeté une proposition d’amendement au rapport sur la mise en œuvre de la politique européenne de sécurité et de défense commune visant à introduire une référence aux camps des réfugiés sahraouis de Tindouf qui ont fui leur pays après son occupation par le Maroc en 1975. Présenté par l’eurodéputé français, Gilles Pargneaux, qui n’est pas à sa première tentative, le texte de l’amendement dans lequel il a proposé son introduction dans un paragraphe soulignant la nécessité pour l’Union européenne (UE) d’intensifier la lutte contre le terrorisme islamiste a été rejeté par les membres de la Commission qui ont voté pour la suppression de la référence aux camps de réfugiés de Tindouf.
Cet eurodéputé a prétendu jeudi dernier que « la bande sahélienne est stratégique pour la sécurité de l’Europe et de la région et que les conditions de vie très difficiles de certains lieux, comme les camps de Tindouf, peuvent pousser une partie des populations vers l’alternative du terrorisme islamiste ». En tentant de focaliser l’attention des eurodéputés sur le danger que peuvent constituer les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf, ce député français a voulu mettre en cause indirectement le Front Polisario et l’Algérie. Pour rappel, tous les adversaires de la R ASD et de l’Algérie recourent à l’argument qui consiste à amalgamer la situation qui prévaut dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc et celle qui prévaut dans les camps de réfugiés de Tindouf.
Interpellé par l’eurodéputée portugaise, Anna Gomes, qui a affiché ouvertement son opposition à l’introduction de cet amendement dans les termes proposés par son collègue Gilles Pargneaux, du même groupe politique au Parlement européen (Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates S&D), le président de la Commission Elmar Brok a invité les membres de cette commission à « se rallier » à la proposition de cette eurodéputée. « Nous partons du principe qu’il peut y avoir d’autres cas. Donc, il vaut mieux ne pas avoir de liste exhaustive et le supprimer. Je propose qu’on se rallie à la proposition de Gomez », a-t-il plaidé pour exhorter les membres de la commission à voter contre cet amendement. Le rejet de l’amendement proposé par Gilles Pargneaux s’inscrit en droite ligne de la philosophie de l’UE qui soutient les efforts déployés par le secrétaire général de l’ONU pour « parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui garantira l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux principes et aux buts de La Charte des Nations Unies » (APS)