Le président Macron accueilli à Oran aux cris : « One, two, three, viva l’Algérie ! »
Le président Emmanuel Macron et les autres dirigeants de l’Etat français ne ratent aucune occasion pour répéter à qui veut les entendre qu’ils veulent bâtir une nouvelle relation avec l’Algérie dirigée vers l’avenir et vers la jeunesse algérienne. Ce faisant, ils n’hésitent pas à exploiter les problèmes et les frustrations d’une grande partie de la jeunesse algérienne pour essayer de la gagner à leur projet de refondation des relations franco-algériennes. Un projet qui reste malheureusement prisonnier des vieux fantasmes liés au passé colonial de la France, ce qui explique le fait que les élites politiques, intellectuelles et médiatiques de l’hexagone n’ont jamais rompu avec leur complexe de supériorité, leur arrogance et leur paternalisme.
Dans ce contexte et à en croire les dirigeants et les médias français, les problèmes avec l’Algérie vont disparaître automatiquement avec la disparition de la génération révolutionnaire du FLN historique, comme si les jeunes Algériens étaient tous frappés d’amnésie. Ces jeunes Algériens viennent de lancer à Macron et à tous ses acolytes une réponse cinglante. Le président français a été accueilli par les jeunes oranais aux cris « One, two, three, viva l’Algérie ! » Les services de sécurité qui accompagnent le président français et sa délégation ont du écourter son bain de foule pour éviter un éventuel débordement.
Oui, les jeunes Algériens ont le droit d’exprimer leur ras-le-bol dans les stades et sur les réseaux sociaux contre la hogra mais dans leur majorité ils restent fébrilement attachés à l’indépendance, la souveraineté et la dignité de leur pays pour lequel tant de leurs aînés se sont sacrifiés. Les cris du coeur des jeunes oranais ne constituent pas seulement un avertissement à la France et à ses velléités néo-coloniales. C’est aussi un avertissement contre tous ceux, parmi les dirigeants algériens, qui pourraient être tentés par une compromission avec une France qui n’a jamais rompu en fait avec ses ambitions impériales, au demeurant complètement déplacées si on considère son recul sur la scène internationale face aux nouvelles puissances.. Le partenariat d’avenir auquel aspire notre pays doit avant tout, comme l’a rappelé le président de la République, se fonder sur un strict respect mutuel des intérêts et de la souveraineté de chacun.
Mohamed Merabet