Le président Sahraoui saisit l’ONU contre l’agression marocaine à El Guerguerat
Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), et secrétaire général du Front Polisario, Ibrahim Ghali, a saisi, vendredi, le secrétaire général des Nations Unies et le Conseil de sécurité à la suite de l’agression militaire du Maroc contre des civils sahraouis à El Guerguerat, appelant l’ONU à « intervenir d’urgence pour mettre fin à cette agression contre le peuple sahraoui et son territoire. Le président Ghali a adressé une lettre urgente au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et à la Représentante permanente de Saint-Vincent-et-les Grenadines auprès des Nations Unies, Rhonda King, qui assure la présidence tournante du Conseil de sécurité, dans laquelle il les a informés des répercussions de l’attaque agressive lancée aujourd’hui 13 novembre, par les forces militaires marocaines contre des civils sahraouis non armés manifestant pacifiquement près de la brèche illégale d’El Guerguerat, au sud-ouest du Sahara occidental.
« C’est en toute urgence et avec une grande inquiétude que je vous écris pour vous informer que les forces militaires marocaines ont lancé une attaque brutale contre des civils sahraouis non armés qui manifestaient pacifiquement à El Guerguerat, dans le sud-ouest du Sahara occidental » écrit Brahim Ghali dans sa missive, qualifiant les faits d' »un acte d’agression et une violation flagrante du cessez-le-feu que l’ONU et le Conseil de sécurité devraient condamner dans les termes les plus fermes ». « Face à cet acte d’agression, les forces militaires du Front Polisario ont été contraintes d’intervenir face aux forces marocaines en état de légitime défense et de protéger les civils », souligne le président sahraoui. « Nous tenons l’Etat d’occupation marocain pleinement responsable des conséquences de son acte militaire, et nous appelons l’ONU à intervenir d’urgence pour mettre fin à cette agression contre notre peuple et notre territoire ».
Le fait que l’action militaire intervienne juste au moment ou des discussions sont prévues aujourd’hui entre le chef de l’ONU et le Front Polisario, « démontre clairement que l’opération est un acte d’agression prémédité de la part de l’Etat occupant pour torpiller les efforts de l’ONU visant à atténuer les tensions et désamorcer la situation à El Guerguerat ». En lançant aujourd’hui cette opération militaire, l’Etat d’occupation marocain a gravement sapé non seulement le cessez-le-feu et les accords militaires y afférents, mais également toutes les chances de parvenir à une solution pacifique et durable de la question de la décolonisation du Sahara occidental, a dénoncé Brahim Ghali. De son côté, « le secrétaire général de l’ONU se déclare gravement préoccupé par les conséquences possibles des derniers développements au Sahara occidental », a déclaré Stéphane Dujarric, porte parole du SG de l’ONU, affirmant que le chef de l’ONU « reste déterminé à faire tout son possible pour éviter l’effondrement du cessez-le-feu en place depuis le 6 septembre 1991. (APS)