Le président Tebboune accuse les « résidus de la Issaba » de tenter de semer l’anarchie dans le pays

06.08.2023. Dans son entretien avec des représentants de la presse nationale, le président de la République a accusé les résidus de la Issaba de l’ancien régime de tenter de semer l’anarchie au sein de la société à travers notmment la spéculation délibérée sur les prix et d’autres actes criminels.

« Les résidus de la Issaba disposent, aujourd’hui, de fonds colossaux et ont même tenté d’acheter les consciences », a déclaré le Président Tebboune dans son entrevue périodique avec des représentants de médias nationaux, diffusée samedi soir sur les chaînes de télévision et stations de radio nationales. Pour étayer ses accusations en ce concerne la tentative de la Issaba de l’ancien régime de continuer à peser sur la politique du pays, le président Tebboune a relevé que « les investigations menées dans le cadre des dernières élections des assemblées élues, notamment l’Assemblée populaire nationale (APN), avaient révélé « la tentative de la Issaba de présenter 750 candidats corrompus pour accéder au Parlement« .

« Je n’exclus pas que certaines personnes sont soutenues par des membres de cette Issaba, qui cherchent à semer l’anarchie et l’instabilité dans le pays, en spéculant sur les prix des produits alimentaires et en portant atteinte au pouvoir d’achat des citoyens« , a-t-il ajouté. Dans ce cadre, le président de la République a insisté sur l’impératif de moraliser la vie publique de la société, ce qui a déjà été fait à travers la révision de toutes les lois et le châtiment de toute personne portant atteinte aux constantes nationales. Le président de la République a affirmé que l’Etat était devenu fort pour « défendre le citoyen et non pour l’opprimer« , mettant en garde « quiconque oserait porter atteinte au pouvoir d’achat du citoyen. »

Il est de notoriété publique que les tentatives du président Tebboune d’impulser une nouvelle dynamique de développement économique buttent sérieusement sur la résistance bureaucratique de secteurs importants au sein de l’ « Etat profond » qui ont par ailleurs des ramifications au sein de la « société civile ». Il est fort probable que des groupes d’intérêt qui gravitaient autour de l’ancienne Issaba tentent de profiter de cette situation pour tenter de sauvegarder leurs rentes. Mais s’en tenir uniquement aux manoeuvres des résidus de la Issaba pour expliquer le sabotage que connaissent plusieurs secteurs d’activité serait réducteur, selon les observateurs. En effet, le problème fondamental en Algérie est la collusion objective entre la bourgeoisie « compradore » et ses alliés au sein de la bureaucratie corrompue et dans les cercles néocolonialistes à l’étranger.

Mustapha Senhadji