Dans sa dernière intervention devant les membres du gouvernement et les walis, le chef de l’Etat a rappelé que l’Algérie était ciblée par ces forces « qui œuvrent à susciter la colère du citoyen, devenu en raison de l’écart créé entre lui et son Etat, une proie facile à ces parties suspectes et à leur argent sale« . Revenant sur les deniers incidents « douteux » coïncidant avec la hausse des températures et l’Aïd El Adha, le président Tebboune a assuré que « leurs tenants et aboutissants seront dévoilés, et leurs auteurs poursuivis« . Après avoir affirmé que la majorité des citoyens étaient conscients de l’importance de préserver la stabilité nationale, il a indiqué que « ceux qui complotent contre le pays aujourd’hui, sont ceux-là même qui ont détourné des milliards vers l’étranger« . « Forts de notre détermination à éradiquer l’argent sale et les résidus de la ‘Issaba’ (bande), nous saurons leur faire face« , a-t-il ajouté.
Le président de la République a, dans ce sens, annoncé que des enquêtes sont en cours pour identifier les responsables des blocages concernant l’octroi des primes incitatives destinées aux travailleurs du secteur de la santé mobilisés dans le cadre de la lutte contre le coronavirus (Covid-19). Il s’est, notamment, interrogé sur les motifs du retard (trois mois) accusé dans l’application des décisions concernant l’attribution des primes incitatives destinées exclusivement aux personnels de la santé », relevant le rôle des walis et responsables dans pareille situation. Le Président Tebboune a, ainsi, mis en garde contre « les forces d’inertie qui oeuvrent contre la stabilité du pays avec la complicité de parties au sein de l’administration qui escomptent une situation de chaos« , annonçant des enquêtes, en cours, dans ce sens. L’insistance du président Tebboune sur la relation évidente existant entre ceux qui oeuvrent contre la stabilité de l’Algérie, les groupements d’intérêts mafieux et des forces présentes au sein de l’Administration confirme ce que plusieurs analystes n’ont cessé de rappeler durant ces derniers mois.
Même si le président Tebboune ne les a pas nommées, ces « parties au sein de l’Administration » qui n’hésitent pas à comploter contre la stabilité de l’Algérie sont celles-là mêmes qui ont soutenu discrètement leurs alliés au sein du Hirak dans leur tentative de prendre le pouvoir à travers notamment le mot d’ordre de la « phase transitoire ». Ces forces ont échoué à empêcher l’élection présidentielle mais elles n’ont pas désarmé après le 12 décembre. Elles ont changé de tactique. D’une part, elles cherchent à revenir en force au sein des appareils de l’Etat, en exploitant tout ce qui pourrait servir leur cause (dysfonctionnements institutionnels, rivalités personnelles et claniques, etc). D’autre part, elles continuent à mettre la pression sur le pouvoir en exploitant les effets de la crise pétrolière et de la crise sanitaire et en créant de nouveaux facteurs de mécontentement populaire comme la crise des liquidités bancaires, les feux de forêts et les coupures d’eau et d’électricité, etc. Le but de cette stratégie est d’arrêter le processus de réforme politique et économique pour lequel s’est engagé le président de la république et de pousser ce dernier à pactiser avec ces forces minoritaires qui demeurent très puissantes au sein de l’Administration, du monde des affaires et des médias.