Le scandale de Chaabna cache-t-il d’autres scandales ?
Les Algériens ont été scandalisés par l’affaire de Samir Chaabna, ce député résidant à Marseille censé représenter la communauté algérienne en France et qui vient de refuser le poste de ministre délégué chargé de la communauté nationale à l’étranger pour ne pas avoir à abandonner sa nationalité française. Dans un communiqué officiel du gouvernement, nous apprenons que « lors des consultations pour la constitution du gouvernement, M. Samir Chaabna a accepté le portefeuille de ministre délégué chargé de la Communauté nationale à l’étranger sans pour autant déclarer sa double nationalité ».
« Il a été demandé à M. Samir Chaabna de se conformer aux dispositions prévues par la Loi n 17-01 du 10 janvier 2017, fixant la liste des hautes responsabilités de l’Etat et des fonctions politiques dont l’accès requiert la nationalité algérienne exclusive et de renoncer à sa nationalité étrangère », a expliqué la même source. « Devant de son refus et sur décision du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, sa nomination en tant que ministre délégué, chargé de la Communauté nationale à l’étranger a été annulée et par conséquent M. Samir Chaabna ne fait plus partie du Gouvernement », a conclu le communiqué du gouvernement.
Outre le dysfonctionnement institutionnel que cette affaire a fait remonter à la surface (en effet, les autorités auraient du régler cette question avec l’intéressé avant d’annoncer officiellement sa nomination au gouvernement), la question que se posent les observateurs est comment ce monsieur a continué à siéger à l’APN malgré sa nationalité française ? Une autre question se rapporte à la décision que compte prendre le gouvernement algérien à l’égard de ce monsieur qui vient d’offenser l’Etat algérien par son geste. Mais la véritable question à laquelle personne n’a donné jusqu’ici une réponse reste : combien d’autres Chaabna non déclarés sont actuellement à la tête de ministères et d’autres institutions de l’Etat algérien ?
Mustapha Senhadji