Présidentielles : Le scénario sur lequel tablent la France et ses alliés
A quelques heures de la clôture de la date officielle de dépôt des dossiers de candidature devant le Conseil constitutionnel, les Algériens retiennent leur souffle. Le pouvoir va-t-il écouter le peuple qui est descendu dans la rue le vendredi dernier sur l’ensemble du territoire national pour dire non au cinquième mandat ou va-t-il faire comme si rien ne s’est passé ? La journée d’aujourd’hui, dimanche 3 mars 2019, sera longue, très longue. Les rumeurs et fausses informations vont se multiplier. Les différents clans au pouvoir et des officines étrangères en alerte tentent d’intoxiquer les Algériens et cherchent à influencer les décideurs algériens. Des sites connus pour leur « proximité » avec le clan présidentiel n’ont pas arrêté de lancer des sondes ces dernières 24 heures.
Après avoir évoqué un possible report de l’élection présidentielle, le pouvoir aurait décidé hier de la maintenir sur la proposition de Bachir Tartag, coordinateur des services de sécurité à la présidence de la république. Si le scénario d’un retrait « volontaire » du président Bouteflika n’est pas à exclure dans les prochaines heures, un autre scénario semble être privilégié par des clans qui désirent sauver le système avec le soutien de la France : l’application de l’article 105 c’est-à-dire la proclamation de l’état d’urgence et le report des élections présidentielles, le tout accompagné d’une opération de relooking du pouvoir avec le limogeage des figures les plus antipopulaires comme Ahmed Ouyahia.
Dans ce scénario, même Said Bouteflika sera sacrifié (Bien-sûr son frère Nacer restera embusqué au plus haut sommet du pouvoir). Mais en contrepartie, ce scénario diabolique prévoirait également le départ du chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, en vue de laisser la place libre aux élites alliées à la France qui pourraient ainsi peser sur la période de transition. Curieusement, ce scénario converge objectivement avec les appels lancés depuis Londres par Mohamed Larbi Zitout et les résidus de l’ex-fis dissous qui cherchent à leur tour à profiter de la vague populaire pour réaliser leurs agendas. Le commandement de l’ANP va-t-il continuer à assister en spectateur face à ce qui trame contre l’Algérie ou finira-t-il par se ranger du côté de la jeunesse algérienne qui réclame la fin d’un système qui a été gangréné ces dernières années par des élites et une oligarchie liées à la France par des intérêts économiques et humains étroits, une jeunesse algérienne qui n’est pas dupe et qui est descendue dans la rue en chantant kassamen et en criant « Echaab, eldjeich khaoua khaoua! »
Mohamed Merabet