Les chars de l’occupant israélien à l’assaut de la ville de Rafah malgré les avertissements internationaux
07.05.2024. Alors que l’annonce, hier, de l’acceptation par le Hamas de la proposition de cessez-le-feu des médiateurs qataris et égyptiens a laissé planer un vent d’optimisme, l’armée d’occupation israélienne a intensifié dans la nuit de lundi à mardi ses bombardements sur Rafah et s’apprête à lancer une offensive terrestre contre cette localité située à l’extrême sud de la bande de Gaza et qui abrite près de 2 millions de réfugiés.
Ce que redoutaient les observateurs et les humanitaires est en train d’arriver. L’armée d’occupation israélienne a lancé un assaut sur Rafah. Ce mardi, ses porte-parole ont affirmé qu’elle s’est emparée de la partie palestinienne de l’unique poste-frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte. Des photographies ont été diffusées de drapeaux israéliens levés dans ce terminal, dont la prise parachève le siège de la bande de Gaza. Dans un geste qui s’apparente à un nouveau crime de guerre, l’armée d’occupation israélienne a interdit aux services de l’ONU l’accès au point de passage palestinien de Rafah dans la bande de Gaza. L’assaut des chars israéliens a eu lieu quelques heures après que le Hamas eut annoncé avoir accepté lundi une proposition de cessez-le-feu israélienne, présentée par les médiateurs qataris et égyptiens après y avoir apporté des modifications, qu’Israël juge inacceptables.
Les porte-parole de l’armée israélienne présentent cette opération comme une « opération limitée », et non comme le prélude d’une conquête de la ville dans laquelle s’entassent près de 2 millions de Palestiniens. L’assaut contre Rafah était prémédité depuis des semaines selon les observateurs qui estiment que Netanyahu cherchait à gagner du temps et à faire porter la responsabilité de l’échec des négociations au Hamas Mais en acceptant finalement la proposition de cessez-le-feu présentée par les médiateurs qataris et égyptiens, à la grande surprise de ses adversaires, le Hamas a réussi à mettre à nu l’aventurisme belliqueux du gouvernement israélien.
Tout en reconnaissant la légitimité de l’action consistant à empêcher le Hamas de contrôler le poste-frontière, ce qui équivaut à un soutien tacite à l’opération de l’armée d’occupation israélienne, Washington parle d’une « opération limitée » et se dit optimiste quant à la perspective d’un accord de cessez-le-feu imminent dans le cadre de la reprise des négociations au Caire. De son côté l’Egypte a demandé l’arrêt immédiat de l’opération qui constitue une violation du traité de paix entre les deux pays. Les prochains jours montreront s’il ne s’agissait que d’une « opération limitée » censée faire pression sur la résistance palestinienne lors des négociations ou si le gouvernement israélien, otage des forces extrémistes présentes dans la coalition, est désormais prêt à aller jusqu’au bout de sa folie quitte à mettre le feu à toute la région. (Algérie solidaire)