Les Palestiniens de Gaza accueillent le mois sacré de ramadan sous les bombes et la famine

12.03.2024. L’espoir qu’un cessez-le-feu viendrait atténuer les souffrances de la population de Gaza avant le début du mois de ramadan s’est estompé. Les gazaouis ont accueilli ce mois sacré de ramadan sous les bombes puisque pas de 7 massacres ont été perpétrés par l’aviation israélienne le premier jour de ramadan. A cela s’ajoutent les souffrances et les privations engendrées par le blocus et la famine organisée par l’occupant pour venir à bout de la résistance palestinienne.

Jour ordinaire à Gaza, à l’entame, lundi, du jeûne du mois sacré du ramadan musulman. Comme depuis 157 jours, la population de Gaza a encore subi les bombardements de l’armée israélienne, alors que la famine et les risques d’épidémies menacent, sans qu’un espoir de trêve ne se profile à l’horizon. Alors qu’une grande partie du monde musulman entre dans ce mois sacré du jeûne, de nombreux habitants du territoire palestinien ont été réveillés par des frappes israéliennes sur Gaza-Ville dans le nord et Khan Yunis et Rafah dans le sud, le ministère de la Santé du Hamas dénombrant lundi 67 morts en 24 heures. Ce qui porte à 31.112 morts, en majorité des civils le nombre de victimes palestiniennes, depuis le 7 octobre dernier, date du début de la campagne militaire israélienne à Gaza.

« Je préfère que les avions me bombardent et me tuent plutôt que de continuer à vivre comme ça. Ce n’est pas une vie ! » lance, désespéré, Zaki Hussein Abou Mansour. Ce déplacé qui vit sous une tente de fortune à Rafah, raconte à l’AFP n’avoir que quelques légumes pour nourrir sa famille. « Le temps presse. La population affamée de Gaza ne peut plus attendre », a alerté Cindy McCain, la cheffe du Programme alimentaire mondial (PAM). Selon le ministère de la Santé du Hamas, 25 personnes dont 21 enfants sont morts de malnutrition et de déshydratation dans les hôpitaux de Gaza depuis le début de la guerre. « Ce n’est pas la vie que nous étions censés vivre », s’écrie Zaki Hussein Abou Mansour, un sexagénaire déplacé plusieurs fois par les combats avant d’arriver à Rafah. « On n’en peut plus de chercher de la nourriture et de vivre cette vie, c’est insupportable. »

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit « atterré que le conflit se poursuive à Gaza pendant le mois sacré » du ramadan, en appelant à la libération des otages. Un navire de l’ONG espagnole Open Arms chargé de 200 tonnes de vivres a quitté Chypre ce mardi, dans le cadre d’un couloir maritime que l’Union européenne et des pays comme les États-Unis et les Émirats arabes unis veulent mettre en place. « Le programme se déroule comme prévu, le bateau va bientôt partir » du port de Larnaca, à environ 370 kilomètres des côtes de Gaza, a indiqué, lundi, le gouvernement chypriote. L’ONG World Central Kitchen, co-organise de ravitaillement de Gaza en vivres. Un navire militaire américain a, parallèlement, quitté samedi les États-Unis avec le matériel nécessaire à la construction d’une jetée pour débarquer les cargaisons d’aide, qui pourrait prendre jusqu’à 60 jours. Mais l’ONU, qui redoute une famine généralisée dans le territoire de 2,4 millions d’habitants, assiégé par Israël depuis le 9 octobre 2023, affirme que l’envoi d’aide par mer et les parachutages par plusieurs pays, devenus quotidiens ces derniers jours, ne peuvent se substituer à la voie terrestre. L’aide internationale, contrôlée par Israël, n’entre qu’au compte-gouttes dans la bande de Gaza dévastée, où les besoins sont immenses (Source : TRT)