Les réactions internationales à l’Accord entre les Emirats et l’Etat d’Israël
L’accord de normalisation des relations diplomatiques entre les Emirats arabes unis et l’Etat d’Israël est loin de susciter l’unanimité au sein de la communauté internationale. Premiers à avoir réagi, l’Egypte, la Jordanie, le Bahrein et le sultanat d’Oman ont exprimé leur soutien à cet accord de normalisation, non sans avoir émis des remarques au sujet des conséquences qui pourraient suivre. Le président égyptien a déclaré qu’il suivait avec une grande attention la suite des évènements et a émis le souhait de voir cet accord servir la cause de la paix et de la stabilité dans la région. Idem pour la Jordanie dont les dirigeants ont affirmé que tout dépend désormais de la bonne volonté de l’Etat d’Israël qui se doit de réaliser ses promesses d’annulation de la décision d’annexion des territoires occupés. Les pays européens ne pouvaient qu’applaudir à cet accord signé sous les auspices de leur allié américain et ont émis le souhait que cet accord favorise la réalisation de la solution des deux Etats. Le secrétaire général de l’Onu a également salué l’accord tout en exprimant le souhait de voir se réaliser d’autres accords similaires dans le cadre de la recherche d’une paix durable dans la région.
A l’opposé, plusieurs pays ont exprimé leur indignation et leur rejet de l’accord de « normalisation » entre les Emirats arabes et Israël, conclu sous l’égide des Etats-Unis. L’Autorité palestinienne a dénoncé cet Accord en le qualifiant de « trahison de la cause palestinienne ». Le président Mahmoud Abbas a rappelé l’ambassadeur palestinien à Abou Dhabi. Le ministre émirati des affaires étrangères a tenté de justifier la signature de cet accord par la promesse du gouvernement israélien de suspendre son projet d’annexion des territoires de Cisjordanie. Cependant, cet argument est loin de convaincre les Palestiniens qui estiment à juste titre que cette promesse, si jamais elle devait se réaliser, ne changera rien au régime d’occupation militaire imposé par Israël depuis juin 1967.
Parmi les pays de la région, l’Iran a été le premier à dénoncer cet accord. L’Iran se voit directement visé par le rapprochement de deux pays hostiles. « Cet accord annoncé jeudi est une « stupidité stratégique » d’Abou Dhabi et d’Israël qui « renforcera sans aucun doute l’axe de résistance« , a déclaré par ailleurs le ministère iranien des Affaires étrangères dans un communiqué. Pour Iran, l’« établissement de relations diplomatiques entre Israël et les alliés des Etats-Unis dans le Golfe est un objectif clé de la stratégie régionale du président américain Donald Trump pour contenir l’influence grandissante de l’Iran« . De son côté, la Turquie a dénoncé cet accord et son président , Tayeb Erdogan, a instruit son gouvernement de rompre les relations avec les Emirats.
A. Benayad