Liamine Zeroual adresse un message significatif au président Tebboune
« Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a reçu mercredi matin un appel téléphonique de son frère l’ancien président Liamine Zeroual qui lui a fait part de sa joie de le voir regagner le pays en bonne santé, lui souhaitant succès et réussite dans la poursuite du processus d’édification de l’Algérie nouvelle », indique un communiqué de la présidence de la république. Pour sa part, « le président de la République a remercié son frère, l’ancien président pour ses sentiments nobles et ses positions judicieuses en faveur du pays », conclut le communiqué. Parmi les nombreux messages reçus depuis son retour, celui de l’ancien président Liamine Zeroual revêt, selon les observateurs, une signification toute particulière. En effet, l’ancien président continue de jouir d’un grand prestige auprès des Algériens dans la mesure où c’est le seul président algérien qui a eu le courage de démissionner lorsqu’il s’est aperçu qu’il était dans l’incapacité d’exercer correctement ses fonctions à cause des interférences du commandement de l’armée et des chefs de l’ex-DRS de l’époque.
Le message de l’ancien président Zeroual pourrait aussi avoir une autre signification politique. Au moment où certains n’hésitent pas à donner une importance démesurée au retour de l’ancien ministre de la défense, Khaled Nezzar, il ne serait pas déplacé de rappeler le rôle joué par Liamine Zeroual dans la mise en échec du « complot » visant à destituer l’ancien chef de l’armée, le défunt Ahmed Gaïd Salah, en mars 2019, « complot » auquel auraient participé l’ancien patron de l’ex-DRS, le général Toufik, Saïd Bouteflika, le patron des services de sécurité de l’époque, le général Tartag et le dénommé Khaled Nezzar si on s’en tient au jugement prononcé par le Tribunal militaire de Blida. Peu importe le nom qu’on peut attribuer à l’opération, une chose est sûre : Ces messieurs qui ont toujours nié avoir comploté contre l’autorité de l’Etat et de l’armée avaient planifié de mettre en place un Conseil présidentiel pour gérer une période de transition d’un an ou deux avec à sa tête…Liamine Zeroual. Malins comme ils sont, ces « sauveurs de la république » savaient très bien qu’ils allaient diriger de fait l’Etat en se cachant derrière le paravent de l’ancien président Zeroual.
Mais le patriote Zeroual ne l’a pas entendu de cette oreille et a pris ses responsabilités en alertant Ahmed Gaïd Salah. La suite, on la connaît. Gaid Salah a envoyé les « sauveurs de la république » au cachot. Nezzar a du fuir le pays comme un malpropre. 18 mois après, de nouvelles circonstances ont fait que les choses prennent une nouvelle tournure. Les « sauveurs de la république » vont sans doute être rejugés en janvier et ils seront probablement élargis pour défaut de procédure. Les exigences de la cohésion nationale en ces temps incertains l’ont emporté sur la justice au sens strict. Mais de là à imaginer que ces messieurs vont pouvoir jouer un rôle de premier plan dans l’Algérie nouvelle comme le croient leurs partisans au sein du microcosme algérois, c’est vite oublier que les patriotes de la trempe de Zeroual, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Etat, sont nombreux et bien déterminés à barrer la route aux aventuriers de toute espèce.
Mohamed Merabet