Macron : La France doit être plus active sur le front de la guerre de l’information

12/11/2022. Gouvernement et médias français s’inquiètent sérieusement de plus en plus de l’image écorchée de la France dans le monde et en particulier en Afrique. Bien entendu, au lieu de s’interroger sur les véritables raisons de ce phénomène qu’on ne peut séparer de l’échec de sa politique néocoloniale qui révolte de plus en plus les opinions publiques africaines, les Français préfèrent en rejeter toute la responsabilité sur les la propagande…russe ou turque ! Face à ce qu’elle considère être une menace sérieuse pour ses intérêts en Afrique, la France a décidé de prendre au sérieux la « guerre de l’information » qu’elle est en train de perdre à l’heure actuelle. Pour cela, «l’influence» doit devenir pour la diplomatie française une «priorité stratégique», a annoncé le 9 novembre dernier le président Macron à partir de la base navale de Toulon en présentant le nouveau programme militaire français pour les années à venir.

«Nous ne serons pas des spectateurs patients» assistant à la propagation de « fausses informations » ou de « narratifs hostiles  » à la France, a déclaré le président français à Toulon sans viser explicitement aucun pays. « Depuis quelques années, Paris a régulièrement affirmé avoir été la cible de campagnes de désinformation et de manipulation des opinions via les réseaux sociaux, orchestrées par des puissances étrangères comme la Russie ou la Turquie » peut-on lire dans le quotidien français Le Figaro. «On a assez vu comment en Afrique (…) souvent à l’instigation d’acteurs extérieurs, des récits malveillants s’implanter, être démultipliés par des jeux de miroirs, des bots, des trolls», a accusé Emmanuel Macron. «L’influence sera désormais une fonction stratégique, dotée de moyens substantiels», a-t-il expliqué, précisant que cela se ferait au niveau interministériel, avec «pour sa déclinaison internationale, un rôle central du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères». La France devra savoir «détecter sans délai» ces formes de guerre hybride les «entraver» et «à notre tour, mais à la manière d’une démocratie, la devancer, en user à notre profit», a déclaré M. Macron.

Le gouvernement français s’est donné les moyens pour y arriver, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Le ministère des Affaires étrangères se dote d’une sous-direction de la veille et de la stratégie, et l’État-Major des Armées a nommé un général en charge de ces problématiques. Sur le théâtre interne français, le gouvernement a créé l’an dernier Viginum, une instance chargée de détecter les ingérences dans la vie démocratique, et les différents services de sécurité de l’État ont des moyens alloués à ce sujet. A l’étranger, outre le volet défensif, Paris veut aussi développer une politique active de promotion de son action. «Convaincre fait partie clairement des exigences stratégiques», a déclaré le président français. «Il nous revient ainsi de penser la promotion» de l’action de la France, «sans orgueil, mais sans inhibition malvenue», a-t-il ajouté.

A; Boussouf