Messahel expose l’expérience algérienne de résolution des conflits
Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a pris part mardi à Davos, en qualité de représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, aux travaux du Forum économique mondial, durant lesquels il a exposé la vision de l’Algérie sur la résolution des conflits et la promotion du dialogue et de la réconciliation. Abordant la situation dans la région, il a souligné que « les conflits et les crises ont, au niveau économique, déjà réduit de 50% les taux moyens de croissance enregistrés avant 2011 », ajoutant que ces conflits et crises « freinent le grand potentiel de croissance porté par les dynamiques nationales de développement et de diversification des économies, par les réformes structurelles engagées et par l’amélioration actuelle de la croissance mondiale ». Il a relevé le fait que « les fléaux de l’extrémisme violent, du terrorisme et du crime organisé transnational frappent cette région, plus que toute autre au monde ».
Citant un rapport du PNUD, il a indiqué que « le monde arabe, qui abrite 5% de la population mondiale, a subi en 2014 déjà 45% des attentats les plus graves au monde et déplore 68,5% des décès liés aux conflits ». Le chef de la diplomatie algérienne a, par ailleurs, souligné que « ces conflits ont pour effets durables la rupture de la confiance et des équilibres dans les sociétés, la fragilisation des cohésions et des tissus sociaux, la destruction des socles du vivre ensemble, parfois millénaire, ainsi que la régression de valeurs fondamentales telles que la tolérance, la modération, le dialogue et la solidarité », soutenant que « ce sont-là des fractures qu’il est urgent de ressouder, à l’abri des ingérences et interférences étrangères ».Il a rappelé que la région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient connaît d’autres défis qui « constituent des questions d’une importance cruciale ».
A ce titre, il a cité « les taux élevés de croissance démographique, dans une région subissant la pression d’une urbanisation accélérée et génératrice de nombreuses vulnérabilités socioéconomiques parmi les jeunes en particulier ». « Les contraintes économiques structurelles et la diversité des modèles de gouvernance, qui sont autant de facteurs dont la conjonction expose parfois cette importante frange de la société, autant d’ailleurs que le reste de la population, à plus de précarité, limitent sensiblement les opportunités de prise en charge de ses nombreuses aspirations, notamment en termes d’éducation et d’emploi, et poussent une partie des jeunes vers la migration, y compris illégale, la radicalisation et finalement la violence destructrice », a conclu le MAE.