Niger : Le Mali et le Burkina Faso considèrent toute intervention militaire comme une déclaration de guerre

02.08.2023. Réagissant à la déclaration de la Cedeao qui a donné un ultimatum d’une semaine aux militaires qui ont renversé le président Mohamed Bazoum au Niger et les a menacés d’une intervention armée, Le Mali et le Burkina Faso mettent en garde contre une éventuelle intervention militaire contre le Niger et assurent qu’elle serait considérée comme une « déclaration de guerre ».

Les deux pays « préviennent que toute intervention militaire contre le Niger entrainerait un retrait du Burkina Faso et du Mali de la CEDEAO, ainsi que l’adoption de mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger ». Ils ont tenu par ailleurs à alerter sur « les conséquences désastreuses d’une intervention militaire au Niger qui pourrait déstabiliser l’ensemble de la région comme l’a été l’intervention unilatérale de l’OTAN en Libye qui a été à l’origine de l’expansion du terrorisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest ».

Le Mali et le Burkina Faso, tous les deux dirigés par des gouvernements de transition, se disent « indignés et surpris par le déséquilibre observé entre, d’une part, la célérité et l’attitude aventurière de certains responsables politiques d’Afrique de l’Ouest désireux d’utiliser la force armée pour rétablir un ordre constitutionnel dans un pays souverain, et d’autre part, l’inaction, l’indifférence et la complicité passive de ces organisations et de ces responsables politiques à aider les Etats et les peuples victimes de terrorisme depuis une décennie et abandonnés à leur sort ».

Exprimant « leur solidarité fraternelle et celle des peuples burkinabé et malien au peuple frère du Niger », ils dénoncent « la persistance » avec laquelle les « organisations régionales » adoptent « des sanctions aggravant la souffrance des populations et mettant en péril l’esprit de panafricanisme ». De ce fait, Bamako et Ouagadougou refusent « d’appliquer ces sanctions illégales, illégitimes et inhumaines contre le peuple et les Autorités Nigériens ». Pour rappel, la France et l’Union européenne ont soutenu la décision de la Cedeao et ont mis en garde les militaires nigériens contre toute atteinte à l’intégrité des ressortissants européens à la suite des dépassements qu’ a connu une manifestation pro-coup d’Etat devant l’ambassade de France dans la capitale nigérienne ( Agence Anadolou, Algérie solidaire)