Issad Rebrab a tenté de prendre le contrôle d’Ennahar TV
Le site Maghreb Intelligence vient de lancer un véritable pavé dans la mare en révélant que le groupe Cevital a cherché à s’associer à la chaîne de télévision privée Ennahar TV, propriété du journaliste Mohamed Mokaddem alias Anis Rahmani « La plus grosse fortune en Algérie, et dans tout le Maghreb, Issad Rebrab avait promis de débloquer une immense somme pour s’allier avec Ennahar TV, la controversée chaîne de télévision d’Anis Rahmani, le patron de presse ciblé par plusieurs plaintes en Algérie. Rebrab aurait proposé pas moins de 37 milliards de centimes algériens, à savoir près de 1,5 million d’euros, pour se rapprocher de cette chaîne d’information en continu qui n’a plus les faveurs de la Présidence de la République depuis que l’influent Saïd Bouteflika a définitivement tourné le dos à Anis Rahmani »
Ce n’est pas la première fois que le milliardaire Issad Rebrab cherche à posséder-au moins en partie- une chaîne de télévision. On se rappelle sa tentative avortée de prendre le contrôle de la chaîne KBC en 2016. Mais cette fois-ci, l’enjeu politique est plus crucial et plus sensible puisqu’il s’agit à travers le contrôle sur la chaîne Ennahar TV de peser sur la campagne pour les présidentielles. Selon nos sources, cette tentative n’a aucune chance d’aboutir dans la mesure où Anis Rahmani aurait souhaité un partenariat discret avec le groupe Cevital avant que ce dernier ne s’implique directement dans la campagne présidentielle en soutenant ouvertement le candidat Ali Ghediri. Echaudé par son expérience de 2004 dans laquelle il a failli tout perdre suite à son soutien à la candidature de Ali Benflis, Anis Rahmani a préféré cette fois-ci montrer patte blanche en mettant son groupe de presse au service du cinquième mandat.
Les observateurs font remarquer que la tentative de Rebrab de prendre le contrôle de la chaîne Ennahar est un signe que les médias lourds sont appelés à jouer un rôle déterminant dans la campagne présidentielle. Mieux, ces médias pourraient aussi jouer -volontairement ou involontairement- un rôle important dans la stratégie de déstabilisation de l’Algérie par la surmédiatisation des manifestations hostiles au cinquième mandat, la diffusion d’informations non vérifiées et l’entretien d’un climat d’insécurité et de psychose.
Mustapha Senhadji