Constitution : un sondage informel montre une tendance majoritaire en faveur du non
Un blogueur algérien du nom de Sofiane Boumediene Merouane de la wilaya de Blida a eu l’idée géniale de reproduire sur une vidéo postée sur Youtube les commentaires de plusieurs dizaines d’Algériens en réponse à un discours du président Tebboune publié sur le site de la chaîne de télévision publique. Ces commentaires constituent de fait un mini sondage informel qui peut renseigner sur les tendances à l’oeuvre au sein de l’opinion publique algérienne. Le résultat est sans appel. Plus de 90% des commentaires se prononcent en faveur du rejet du projet de révision constitutionnelle proposé au référendum populaire du 1er novembre prochain.
Le même blogueur a reproduit les commentaires inspirés par la lecture d’un article qui couvre les activités du conseiller du président de la république chargé du mouvement associatif et de la communauté algérienne à l’étranger, Nazih Beramdane. Dans leur écrasante majorité, les commentaires sont très virulents à l’endroit de ce conseiller auquel ils reprochent son opportunisme politique. Par la même occasion, les internautes se sont déchaînés contre le projet de révision constitutionnelle auquel il reprochent la trahison des principes fondamentaux de la Révolution algérienne.
En l’absence de sondages professionnels indépendants, il est difficile de se faire une idée exacte sur les tendances à l’oeuvre au sein de l’opinion publique en ce qui concerne le projet de révision constitutionnelle proposé au référendum populaire. Les observateurs doivent se contenter des commentaires et opinions publiés sur les réseaux sociaux. Si dans les médias officiels et privés, la tendance en faveur du projet de révision constitutionnelle semble acquise , les partisans du non sont en revanche plus présents et plus actifs sur les réseaux sociaux. Les adversaires de la nouvelle constitution reprochent généralement au texte son éloignement de certaines constances nationales en rapport notamment avec l’identité nationale au sens large. Les articles relatifs à la liberté religieuse, la « neutralité » de l’école, l’officialisation d’une langue amazighe aux contours flous et le statut particulier accordé à certaines communes, inspirent l’inquiétude et la méfiance de nombreux internautes.
Mustapha Senhadji