Sahara occidental : Le résumé des positions de chacun des membres du Conseil de sécurité

01.11.2025. Le Conseil de sécurité a adopté dans la soirée du vendredi 31 octobre, par 11 voix pour et les abstentions de la Chine, de la Fédération de Russie et du Pakistan, la résolution 2797 (2025) par laquelle il proroge le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) jusqu’au 31 octobre 2026.  Comme l’an dernier, l’Algérie n’a pas pris part au vote. A cette occasion, les représentants des membres du Conseil de sécurité ont pris la parole pour exprimer leurs positions respectives. 

Aux termes de ce texte présenté par son porte-plume, les États-Unis, le Conseil appuie pleinement les efforts que font le Secrétaire général et son Envoyé personnel pour faciliter et conduire les négociations en se fondant sur le plan d’autonomie proposé par le Maroc pour parvenir au règlement juste, durable et mutuellement acceptable d’un différend qui affecte le Maghreb depuis plus de 50 ans.

L’Algérie a longuement expliqué sa non-participation au vote en critiquant un texte qui ne reflète pas la doctrine onusienne en matière de décolonisation, puisque le peuple du Sahara occidental n’a toujours pas la possibilité de décider de son avenir.  Citant l’ancien Président américain Woodrow Wilson, elle a souligné que le principe d’autodétermination n’est pas un simple mot: c’est un principe d’action.  Pour l’Algérie, la résolution a le défaut rédhibitoire de proposer un cadre étriqué de négociation qui met nettement en exergue les ambitions territoriales d’une partie au différend tout en passant sous silence les aspirations légitimes du peuple du Sahara occidental.  Après avoir fait observer que le texte ignore les propositions que le Front POLISARIO a transmises au Secrétaire général de l’ONU et à son Envoyé personnel, l’Algérie a estimé que la résolution adoptée aujourd’hui suscite les interrogations juridiques les plus sérieuses: si le cadre de négociations proposé était dupliqué dans d’autres zones de conflit, l’ordre international même s’en trouverait fissuré.

La Fédération de Russie n’a pas dit autre chose lorsqu’elle a déploré que les États-Unis ont, dans « une démarche de cowboys », utilisé le Conseil de sécurité pour privilégier une stratégie nationale.  Ce texte, a-t-elle tranché, est une sorte de monologue qui politise la recherche d’une solution mutuellement acceptable et dont la substance et les paramètres se trouvent seulement dans les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Nous nous sommes abstenus, a expliqué la Fédération de Russie, pour ne pas bloquer la prorogation du mandat de la MINURSO et donner, ce faisant, une chance au processus de paix. 

Nous nous sommes également abstenus, ont embrayé la Chine et le Pakistan, en raison des déséquilibres persistants du texte, et malgré les efforts d’ouverture de la délégation américaine.  Nous voulions aussi souligner, ont-ils expliqué, que les efforts de médiation et de paix de l’ONU ne connaîtront le succès qu’avec l’implication, sur un pied d’égalité, de toutes les parties et ce, sur la base des résolutions du Conseil de sécurité, des principes de la Charte des Nations Unies et de la doctrine onusienne en matière de décolonisation. 

Les États-Unis ont, à l’inverse, salué un texte « historique », capable d’ouvrir, sous l’égide de l’ONU, une nouvelle ère de paix et de prospérité dans la région.  Ils ont dit avoir consenti des efforts sans précédent pour intégrer les propositions de « tout le monde ».  Ils ont aussi insisté sur le fait que la version finale de la résolution reflète la détermination du Président Trump à appuyer la recherche de la paix au Sahara occidental, conformément au plan d’autonomie proposé par le Maroc le 11 avril 2007 au Secrétaire général, comme unique base d’un règlement juste, durable et mutuellement acceptable du différend.

La France s’est voulue plus claire encore: le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent « dans le cadre de la souveraineté marocaine ». L’autonomie sous souveraineté marocaine est le cadre dans lequel cette question doit être résolue et notre soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc est clair et constant, a-t-elle déclaré.

Pour le Royaume-Uni, la résolution marque le début d’un processus conscient que le moment est venu de régler un conflit vieux de 50 ans.  Enfin, la Slovénie, la République de Corée et le Danemark ont souligné que toute solution à venir devra tenir compte du droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental et que l’année prochaine, l’ensemble des parties devra coopérer de manière accrue avec l’Envoyé personnel du Secrétaire général. 

Source : Nations Unies

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