Saïd Bouteflika et les généraux Toufik et Tartag mis en détention provisoire
Said Bouteflika et les généraux Mohamed Mediene et Bachir Tartag ont été présentés ce dimanche devant le juge d’instruction près du Tribunal militaire de Blida. Après interrogatoire, le juge d’instruction a ordonné leur mise en détention provisoire. Pour rappel, ces trois personnalités ont été arrêtées hier par des éléments de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA) pour des faits graves concernant leur participation à un vaste complot portant atteinte à la sécurité nationale. Les images montrant l’arrivée de Said Bouteflika et des généraux Toufik et Tartag, qui étaient il y a quelques semaines encore parmi les hommes les plus puissants en Algérie, sont tout simplement incroyables.
Selon les observateurs, l’armée algérienne a frappé un grand coup. Cette fois-ci, elle a visé directement la tête de la pieuvre en s’attaquant aux généraux Toufik et Tartag et à Saïd Bouteflika après avoir neutralisé il y a une semaine leur bras financier, Issad Rebrab. Pour rappel, le général Bachir Tartag dirigeait la Direction des services de sécurité (DSS) auprès de la Présidence de la république depuis 2015 avant d’être limogé il y a trois semaines alors que le général à la retraite Mohamed Mediene dit Toufik a dirigé pendant 25 ans, de 1990 jusqu’à 2015, l’ex-DRS dissous. C’est un secret de polichinelle que les généraux Toufik et Tartag ont joué un rôle de premier plan dans les tentatives consistant à manipuler le hirak populaire en vue de le dévier de ses revendications pour l’amener à servir leurs ambitions et pour l’opposer à l’armée nationale populaire. Le chef d’état-major de l’ANP a averti il y a quelques jours le général Toufik et ses partisans et les a invité à cesser leurs manoeuvres. Visiblement, l’avertissement du chef de l’armée algérienne n’a pas été entendu par les concernés qui ont continué d’agir en secret contre la sécurité nationale.
L’arrestation de Saïd Bouteflika et du général Toufik figurait depuis deux semaines parmi les revendications les plus pressantes du hirak populaire qui réclame en outre la poursuite et le jugement de l’ancien premier ministre Ahmed Ouyahia lequel fait partie du clan du général Toufik. Les arrestations de Saïd Bouteflika et des généraux Toufik et Tartag constituent selon les observateurs un tournant dans le bras de fer engagé entre d’une part le commandement de l’armée algérienne qui s’appuie sur le hirak populaire et d’autre part l’alliance composée des généraux de l’ex-DRS dissous, du milliardaire Rebrab et de leurs alliés au sein de l’ « Etat profond », de la mouvance berbériste, des médias à la solde de la mafia politico-financière et de leurs parrains français.
Mustapha Senhadji