Sellal accuse des « parties anonymes » de déstabiliser l’Algérie
Commentant les récents évènements qui ont eu lieu dans les wilayas du centre, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal n’a pas hésité à accuser des « parties anonymes » de chercher à déstabiliser l’Algérie. Intervenant lors d’une cérémonie de versement des droits d’auteur pour l’année 2015 au Palais de la culture à Alger, le Premier ministre a estimé que « des parties anonymes étaient à l’origine des récents incidents qu’ont connu certaines régions du pays, notamment Bejaia, et qui tentent de déstabiliser le pays ». S’exprimant pour la première fois depuis ces incidents, M.Sellal a estimé que « l’Algérie est un pays stable », et que « les tentatives visant à le déstabiliser seront vaines », précisant que ces protestations « n’ont aucune relation avec le printemps arabe ». L’Etat « fera barrage à toute tentative de déstabilisation visant l’Algérie », a-t-il souligné.
Qualifiant ces incidents de « leçon positive » à même d’inciter son gouvernement à travailler davantage, le ministre a salué la position adoptée par les jeunes et les familles algériennes, ainsi que les réactions des organisations et des partis politiques toutes obédiences confondues, qui ont manifesté une « maturité politique face à ces incidents ». Il a également salué les jeunes, notamment ceux utilisant les réseaux sociaux, qui, a-t-il dit, ont « donné une forte leçon » de civisme. Auparavant, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui avait évoqué, au deuxième jour de la protestation, l’existence « de plusieurs parties à l’intérieur et l’extérieur du pays qui voudraient frapper la stabilité du pays et semer le doute parmi les Algériens… »
Les observateurs qui n’écartent pas l’hypothèse d’un intérêt de certaines parties étrangères à voir s’installer l’instabilité en Algérie estiment que les problèmes sont avant tout d’ordre interne et que le gouvernement algérien assume la plus grande part de responsabilité dans la préservation nécessaire de la paix et de la stabilité. A ce titre, les observateurs s’étonnent que des hauts responsables de l’Etat parlent de « parties anonymes » sans les nommer alors qu’il est de leur rôle d’établir les responsabilités et de mettre fin aux dépassements qui mettent en cause la paix civile. Par ailleurs, les observateurs rappellent le souci d’une plus grande concertation avec les acteurs sociaux pour mieux ajuster les mesures économiques et sociales qu’impose la conjoncture et s’interrogent sur l’efficacité de la politique suivie jusqu’ici par le gouvernement algérien en direction de certaines élites sociales et politiques qui utilisent les difficultés de l’Etat algérien dans certaines wilayas pour faire chanter l’Etat et arracher des privilèges de toute nature sans aucune contrepartie réelle.