SILA : Mustapha Madi nie toute censure à caractère politique
Dans une déclaration au quotidien Echorouk, le sociologue Mustapha Madi, membre de la commission d’organisation de la 20e édition du Salon international du livre d’Alger (SILA) a écarté l’idée d’une censure préalable à caractère politique excluant des écrivains opposants au régime. Citant l’exemple de l’écrivain très controversé Boualem Sansal, Mustapha Madi a tenu à préciser qu’il avait été invité à plusieurs reprises aux éditions précédentes du SILA mais il a toujours décliné l’invitation, préférant Israël à l’Algérie. C’est la raison pour laquelle il n’a pas été invité cette fois-ci.
Sur le même sujet, interrogé sur l’interdiction de titres à ce Salon, le commissaire du salon, M. Messaoudi a rappelé que tous les ouvrages portant atteintes aux symboles de l’Etat et faisant l’apologie de la violence, du terrorisme et du racisme, « sont interdits d’entrée », renvoyant à leurs responsabilités des « éditeurs étrangers qui n’ont pas respecté les dispositions du règlement intérieur du SILA ». Un total de 126 ouvrages sont ainsi interdits d’entrée en Algérie, après qu’une commission de contrôle eut émis des réserves à leur participation au SILA, a-t-il dit. A titre d’exemple, le « Mein Kampf » d’Adolf Hitler et d’autres ouvrages salafistes appelant au djihad ont été interdits.
En ce qui concerne le statut d’invité d’honneur accordé cette année à la France dans le le cadre de cette 20e édition du SILA, Mustapha Madi a reconnu que cela s’est fait sur ordre des autorités (sous-entendu la présidence de la république dans la mesure où pour ce genre de décision dépasse le ministre de la culture). Mustapha Madi a tenu, néanmoins, à relativiser la chose en rappelant que l’Algérie a été l’invité d’honneur dans des salons du livre à Paris plusieurs fois. Il est normal dans ce cas de lui rendre la pareille.
Pour rappel, le nombre d’exposants étrangers au 20e Salon international du livre d’Alger (SILA), prévu du 29 octobre au 7 novembre à Alger, s’est légèrement rétréci par rapport à la précédente édition, alors que le budget alloué au Salon est revu à la baisse, a indiqué dimanche le commissaire de cette édition. Lors d’une conférence de presse tenue à la veille de l’ouverture du 20e SILA, Hamidou Messaoudi, a relevé que le nombre d’exposants étrangers s’élevait à 620 éditeurs, contre 659 en 2014, représentant de 52 pays. Plus nombreux à participer au SILA 2015, le nombre de professionnels algériens du livre, qui était de 267 l’année dernière, est passé à 290, selon le commissaire du Salon.
Sans établir de rapport direct avec le recul la participation étrangère, le commissaire a indiqué que le budget alloué au SILA a été réduit de moitié cette année. Cette réduction qui ramène l’enveloppe allouée au SILA à 91 millions DA a été décidée par le ministère de la Culture, dans le cadre des orientations du gouvernement visant à « rationaliser les dépenses publiques », a-t-il justifié. Mais, elle « n’affecte pas le bon fonctionnement » de cet important évènement littéraire, sponsorisé par des opérateurs algériens, a-t-il nuancé. Parmi les pays présents au SILA 2015, les pays africains viennent en tête avec 34 d’exposants, suivis de 15 en provenance d’Europe dont la France, invitée d’honneur de cette édition. Les pays d’Amérique seront également présents avec 5 pays dont les Etats-Unis, le Canada et le Pérou.