Solidarité avec notre consoeur Hadda Hazem
La journaliste et directrice du quotidien arabophone El-Fadjr, Hadda Hazem, poursuit depuis plusieurs jours une grève de la faim en vue de protester contre l’asphyxie financière de son quotidien. Pour rappel, pour punir ce journal connu pour une ligne éditoriale hostile au système Bouteflika, le gouvernement n’a pas trouvé mieux que de faire pression sur l’ANEP pour interdire toute publicité émanant des entreprises publiques sur les colonnes de ce journal. C’est une manière soft pour étrangler le quotidien sans recourir à la censure pure et simple. Mais dans les faits, tout le monde sait que c’est une forme de censure déguisée qui est mise en œuvre par une Administration aux ordres.
Quelles que soient les divergences que nous pouvons avoir avec la ligne éditoriale de ce quotidien, nous tenons à exprimer notre entière solidarité avec notre consoeur Hadda Hazem ainsi qu’avec l’ensemble du collectif des journalistes et travailleurs de ce quotidien qui risquent de perdre leur emploi suite à la mesure inique décidée par le pouvoir. Nous sommes d’autant plus étonnés et choqués par cette mesure que le pouvoir ne s’avise pas à réagir de la même manière avec d’autres organes de la presse francophone qui n’hésitent pas à faire dans la désinformation systématique contre les institutions algériennes.
En se solidarisant avec notre consoeur Hadda Hazem et en luttant pour la liberté d’expression, nous ne sommes pas dupes ni naïfs. Nous savons qu’il y a des forces et des groupes d’intérêts qui utilisent la presse dite « indépendante » pour désinformer et déstabiliser les institutions de l’Etat algérien. Mais ces groupes sont rarement touchés par la censure parce qu’ils bénéficient de complicités au sein de la bureaucratie qui est elle-même alliée à la mafia politico-financière qui a fait main basse sur des pans entiers de l’économie nationale. C’est pourquoi nous estimons que la lutte pour défendre la liberté d’expression dans notre pays ne pourra que servir la lutte que mènent les patriotes algériens pour la défense de l’Algérie, en tant que nation et société, contre les groupements d’intérêts mafieux qui l’ont pris en otage avec la complicité des cercles néocolonialistes.
Le Collectif d’Algérie Solidaire