Sonatrach discute avec Total et ENI pour exploiter le gaz de schiste
Le groupe Sonatrach aurait engagé des pourparlers avec le groupe français Total et le groupe italien ENI en vue de se lancer dans l’exploitation du gaz de schiste, a rapporté l’agence Reuters sans plus de précision. Aucune source officielle algérienne, française ou italienne n’est venue confirmer cette information. Malgré la résistance d’une partie de l’opinion publique qui s’inquiète des conséquences de l’exploitation du gaz de schiste sur l’environnement, le gouvernement semble décidé à le faire. Cependant, le gouvernement cherche en même temps à rassurer l’opinion publique. En octobre dernier, le premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait déclaré que « rien ne sera entrepris en mettant en danger la santé des Algériens. Mais rien n’empêchera l’Algérie d’exploiter ses richesses au profit des Algériens ».
A la même période, le ministre de l’énergie, Mustapha Guitouni, avait promis que « le dossier du gaz de schiste était au stade d’étude et sera traité d’une manière convenable à l’instar de ce qui se fait dans les autres pays » en citant notamment les nouvelles technologies permettant d’extraire le gaz de schiste avec moins de risques environnementaux. Les experts économiques continuent d’être divisés sur la question. Pour certains, l’Algérie n’a pas d’autre choix que d’exploiter toutes ses ressources, y compris le gaz de schiste, pour assurer la continuité de son développement, eu égard notamment à la part croissante de la consommation interne en gaz naturel. Pour d’autres, le recours immédiat à l’exploitation du gaz de schiste est une solution de facilité qui comporte plusieurs risques et qu’il serait plus sain d’envisager d’autres solutions alternatives comme le solaire et l’utilisation de la nappe phréatique en vue de lancer de grands projets agricoles dans le sud et les hauts-Plateaux.
Pour rappel, le Plan d’action du gouvernement, adopté récemment par le Parlement, évoque l’extension de la prospection des nouvelles sources d’énergies aux hydrocarbures schisteux, et ce, « dans le strict respect de l’environnement et de la santé de la population ». Selon des évaluations réalisées par Sonatrach avec des compagnies pétrolières internationales sur cinq bassins sahariens, l’Algérie dispose de 4.940 trillions de pieds cubes (TCF) de réserves de gaz de schiste, dont 740 TCF sont récupérables sur la base d’un taux de récupération (TR) de 15%. Ces réserves récupérables ont été calculées pour les zones d’Ahnet, Timimoun, Mouydir, Illizi et Berkine. Avec un TR de 15%, l’Algérie occupe la 4ème position mondiale en termes de ressources techniquement récupérables, juste après les Etats-Unis (dont le TR varie entre 20 et 50% selon les gisements), la Chine et l’Argentine, selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie sur le gaz de schiste réalisé en 2013