Le président Tebboune réaffirme le caractère « sacré » de la cause palestinienne

 Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a affirmé que la cause palestinienne « est sacrée pour le peuple algérien », déplorant, dans ce sens, « l’empressement pour la normalisation avec l’entité sioniste ». S’exprimant lors d’une entrevue accordée dimanche soir à des responsables de médias nationaux, le Président de la République a réitéré la position « constante » de l’Algérie vis-à-vis de la cause palestinienne, qui est « sacrée pour nous et pour l’ensemble du peuple algérien », déplorant, dans ce sens, « l’empressement pour la normalisation (avec l’entité sioniste), à laquelle nous ne prendrons jamais part ».

Soulignant que la question palestinienne « est la cause centrale du Proche-Orient », le Président Tebboune a déclaré: « je ne pense pas qu’il y’aura une solution dans cette région sans la résolution de cette question qui doit être par la proclamation d’un Etat palestinien indépendant sur les frontières de 1967 avec El Qods pour capitale ». Le Président de la République a indiqué que le discours qu’il prononcera à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations Unies, prévue mardi prochain, portera sur la défense de la question palestinienne qui ne sera pas abandonnée par l’Algérie « quelques soient les circonstances ».

La réaffirmation de l’attachement de l’Algérie à la cause palestinienne n’a pas manqué d’attirer l’attention des observateurs. C’est ainsi que pour Mohamed Tahar Bensaada de l’Institut Fratz Fanon : «  La position exprimée par le président algérien contre la normalisation avec l’Etat d’Israël tant que la question palestinienne n’a pas trouvé de solution juste dans le cadre de la légalité internationale est une position courageuse sachant le caractère sensible de la question et le fait qu’une telle position ne peut qu’irriter l’Administration Trump qui a sponsorisé le processus de normalisation des relations israélo-arabes. D’un autre côté, la position exprime par le président algérien conduit à s’interroger sur les ressources diplomatiques dont dispose l’Algérie pour s’affirmer avec une telle audace sur la scène internationale. Certes, la diplomatie algérienne peut compter sur les réserves exprimées par trois puissances internationales (Russie, Chine, Union européenne) qui ont réaffirmé l’importance de la résolution de la question palestinienne dans le cadre de la recherche d’une paix durable au Moyen Orient. Mais si la réaffirmation de l’attachement à  la cause palestinienne par le président de la république ne peut que conforter la cohésion nationale et renforcer le front intérieur,  il faut savoir qu’elle pourrait malheureusement multiplier les motifs d’hostilité émanant des lobbies pro-israéliens qui restent très influents dans plusieurs pays occidentaux.  D’où la nécessité d’accompagner une telle ligne diplomatique par l’accélération des réformes visant à renforcer les secteurs actuellement déficitaires (communication, éducation, santé, économie) et les secteurs de la défense et de la sécurité dont il faut continuer le processus de modernisation et de professionnalisation. »

Mohamed Merabet