Un ancien ministre britannique pour une intervention turque en Syrie
L’ancien chef de la diplomatie britannique, David Owen, croit encore à une solution politique à la crise syrienne. Dans une tribune publiée par le quotidien britannique The Guardian, David Owen s’attaque aux pessimistes qui croient que seule une rapide victoire de l’armée d’Assad soutenue par ses alliés iraniens et russes peut venir à bout de la crise syrienne.
Pour David Owen, la solution réside dans une intervention terrestre de l’armée turque pour lever le blocus de la ville d’Alep, interdire les attaques aériennes contre cette ville et ouvrir des corridors sécurisés en vue d’acheminer l’aide humanitaire. Pour David Owen, même sans le feu vert du Conseil de sécurité, impossible à arracher sans le consentement de la Russie, la Turquie est le seul pays de la région à avoir une légitimité politique et morale pour intervenir étant donné son voisinage direct avec la Syrie et le fardeau que constitue pour elle l’accueil de plusieurs centaines de milliers de réfugiés syriens.
Cependant, David Owen est conscient de la difficulté de la mission de la Turquie. Une intervention terrestre de cette dernière la mettrait directement dans une position de confrontation militaire avec l’aviation russe. C’est pourquoi il conseille aux pays membres de l’Otan de soutenir activement la Turquie même s’ils ne peuvent pas participer directement à la campagne militaire pour éviter une confrontation directe russo-américaine aux conséquences incalculables sur la paix mondiale. L’ancien ministre britannique ajoute que les pays occidentaux pourraient rassurer la Russie en lui concédant une zone d’influence en Syrie. Reste à savoir si la Turquie accepterait de s’engager seule dans un aventure militaire périlleuse en sachant qu’elle pourrait affronter directement l’aviation militaire russe. Le précédent de l’année dernière ne plaide pas pour une aventure turque dans la mesure où Ankara s’est retrouvée pratiquement seule face à Moscou.