Les sous-marins algériens provoquent l’inquiétude de l’Espagne
Dimanche 29 septembre, à Oran, la Marine algérienne a testé, pour la deuxième fois dans des manœuvres avec munitions réelles, ses deux derniers sous-marins de classe Kilo 636 acquis auprès de la Russie, indique un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN). Cet exercice, le premier du genre à concerner des objectifs terrestres, s’est déroulé sous la supervision du général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP) et vice-ministre de la Défense nationale, précise le MDN. Les missiles utilisés sont des Kalibr de type Club-S.
Pour rappel, la force sous-marine algérienne est constituée de six submersibles en service, dont quatre flambant neuf de type Kilo 636 et deux anciens de classe Kilo 877EKM, reçus dans les années 1980 et modernisés en Russie entre 2005 et 2010. Le sous-marin diesel-électrique polyvalent du projet 636 Varchavianka (Improved Kilo, selon le code Otan) appartient à la troisième génération de sous-marins. Il est baptisé «trou noir» par les experts de l’Otan pour sa discrétion. Ce submersible a un déplacement de 2.350 tonnes en surface et de 3.950 tonnes en plongée, et une vitesse de 17 à 20 nœuds. Ce submersible a 45 jours d’autonomie. Il peut être doté de quatre missiles Kalibr, de 18 torpilles de 533 millimètres (six tubes) et de 24 mines, et plonger à 300 mètres de profondeur. Son équipage est composé de 52 personnes.
Ces exercices de la marine algérienne n’ont pas laissé indifférents les voisins de la rive nord. C’est ainsi que le quotidien espagnol ABC n’a pas hésité à tirer la sonnette d’alarme en se faisant l’écho des inquiétudes du commandement de l’armée espagnole. Le quotidien espagnol a prétendu qu’en Méditerranée, seules les marines israélienne et algérienne disposent de la capacité de tirer des missiles de croisière à partir de sous-marins. Déjà au début de cette année, le commandant-adjoint de la marine espagnole, l’amiral Manuel Garat, avait fait part de ses préoccupations en déclarant que «L’Algérie, par exemple, a aujourd’hui un potentiel sous-marin supérieur à celui de l’Espagne. C’est quelque chose d’inédit» après avoir cité le fameux aphorisme qui dit que «celui qui contrôle les mers est celui qui en contrôle les profondeurs et non pas la surface». Ce n’est pas la première fois que des médias espagnols lancent des alertes concernant le potentiel militaire de l’Algérie dont la politique de défense a toujours été pourtant à caractère défensif.
A. Boussouf