Le Maroc rompt ses relations diplomatiques avec l’Iran
Le Maroc a annoncé officiellement la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Iran. Pour justifier cette décision grave, le Maroc accuse l’Iran d’avoir facilité la livraison d’armes au Front Polisario par l’intermédiaire de son allié du Hezbollah libanais. Une « première livraison d’armes a été récemment fournie au Polisario », le mouvement indépendantiste sahraoui soutenu par l’Algérie, via un « élément » à l’ambassade iranienne à Alger, a indiqué le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita à des journalistes.
« Le Maroc dispose de preuves irréfutables, de noms identifiés et de faits précis qui corroborent cette connivence entre le Polisario et le Hezbollah contre les intérêts suprêmes du royaume », a affirmé le chef de la diplomatie marocaine. L’ambassadeur du Maroc à Téhéran a « quitté mardi l’Iran et je vais demander au chargé d’affaires de l’ambassade d’Iran de quitter le royaume sans délai », a ajouté M. Bourita. Le ministre marocain s’exprimait à son retour de Téhéran, où il dit avoir informé son homologue iranien Mohammad Javad Zarif de la décision du Maroc.
Les observateurs s’interrogent sur le timing choisi par le Maroc pour annoncer la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Iran. En effet, les « faits » reprochés par le Maroc à l’Iran ne datent pas d’aujourd’hui. Si le Maroc a choisi ce moment précis pour rompre ses relations avec Téhéran c’est par opportunisme diplomatique. La multiplication des provocations israéliennes et américaines à l’encontre de l’Iran qui pourraient dégénérer en une confrontation armée, ajoutées à l’hostilité croissante de l’Arabie saoudite à l’égard de Téhéran, ont convaincu les dirigeants marocains de l’intérêt qu’ils avaient à se ranger derrière Tel Aviv et Riad dans l’espoir de gagner les faveurs de Washington et de rompre ainsi l’isolement diplomatique dans lequel ils se trouvent depuis que le Conseil de sécurité a appelé à la reprise des négociations directes et sans conditions entre Rabat et le Front Polisario.