L’échec de ceux qui parient sur la relance du hirak populaire
Il ne fait aucun doute que depuis plusieurs mois, les forces politiques qui ont toujours refusé le schéma proposé par l’armée algérienne en vue de sortir de la crise politique engendrée par la démission du président Bouteflika, cherchent à relancer le hirak populaire pour imposer leur « transition démocratique » calquée sur le scénario soudanais. Ce dernier scénario est fondé comme on le sait sur un arrangement entre le commandement de l’armée et les forces politiques minoritaires qui se sont appropriées la parole du peuple sans passer par les urnes. Mais depuis quelques semaines, ces force sont redoublé d’activité. L’abstention massive des Algériens lors du référendum du 1er novembre dernier leur a donné un second souffle.
Les forces minoritaires qui ont appelé au boycott du référendum semblent avoir été galvanisées par l’abstention massive des Algériens. Pourtant, ces forces minoritaires savent très bien que cette abstention n’a rien à voir avec leur appel au boycott pour la simple et bonne raison que ces partis ne peuvent ignorer qu’ils n’ont aucune audience en dehors de leur fief kabyle. Mais comme ils bénéficient de la complaisance des médias publics et privés, ils font comme si par leur abstention massive, les Algériens leur avaient donné raison. Ces partis ont profité de cette conjoncture favorable pour tenter de relancer le hirak populaire en vue de faire chanter le pouvoir et l’amener à reproduire la politique des quotas qui leur a toujours profité. Au vu des résultats, ces forces sont loin d’avoir réussi même si elles font feu de tout bois. C’est ainsi qu’elles ont cherché à exploiter les funérailles du commandant Lakhdar Bouregaa pour en faire un moment fort dans leur mobilisation politique.
Bien entendu, ces forces peuvent toujours justifier leur échec par les conditions particulières de la crise sanitaire et du confinement qu’elle impose aux Algériens. Mais la crise sanitaire ne saurait tout expliquer. L’abstention des Algériens au référendum du 1er novembre constitue sans aucun doute une gifle pour le pouvoir algérien et ce dernier aurait tort de ne pas en tenir compte. Mais de là à imaginer que ces millions d’abstentionnistes pourraient suivre des organisations animées d’un profond mépris pour les valeurs sacrées du peuple algérien, ce serait une faire une mauvaise lecture politique de la situation qui prévaut en Algérie. C’est ce qui explique, selon les observateurs, l’échec de ces organisations dans leur tentative de relancer le hirak populaire. Il ne leur reste chaque vendredi que la propagande sur Youtube pour faire croire à certains que le hirak est en train de reprendre.
Mustapha Senhadji