Les Américains grands gagnants de la crise énergétique en Europe
27.09.2022. La guerre en Ukraine ne fait pas que des victimes. Il y en a aussi ceux qui en profitent pour augmenter leurs profits. C’est le cas notamment des Américains qui ont profité des sanctions imposées à la Russie et qui ont poussé les Européens à se tourner notamment vers le gaz américain sous sa forme liquefiée (GNL). Les importations européennes de GNL américain ont ainsi triplé depuis le début de la guerre. Les Etats-Unis sont les grands gagnants de la crise gazière en Europe. Depuis le début de l’année, le gaz américain déferle sur les côtes européennes à mesure que les Russes réduisent le débit de leurs gazoducs vers l’Allemagne ou l’Italie.Outre les conséquences économiques avec la flambée des prix du gaz, les exeprts redoutent également des retombées climatiques sévères.
Depuis le mois de mars, l’Europe s’est massivement tournée vers le GNL pour remplacer ses importations de gaz naturel russe. Les exportations mondiales vers le vieux continent ont ainsi grimpé de 75% en glissement annuel et une grande partie d’entre elles provient des États-Unis. Ces derniers ont en effet accepté d’augmenter leurs livraisons de gaz naturel liquéfié vers l’Europe,, avec une hausse de 15 milliards de m3 pour cette année. Les exportations de GNL américain vers l’Europe ont quasiment triplé. Jusqu’à récemment,, l’Europe boudait le GNL américain en raison du fait qu’il était plus cher, mais aussi réputé plus polluant que le gaz naturel russe. Mais la crise gazière engendrée par la guerre a fait oublier aux Européens ces réserves.
Les exportations américaines de gaz naturel liquéfié (GNL) en Europe ont doublé. Au premier semestre, elles atteignent déjà 27 millions de tonnes, soit plus que les 21 millions de tonnes sur l’ensemble de l’année 2021, selon les données du groupement international des importateurs de GNL (GIIGNL). En six mois, l’Europe a déjà reçu plus que les 230 méthaniers qui avaient accosté l’an passé. Les volumes explosent et les recettes aussi. Les producteurs américains profitent aussi de l’envolée des prix du GNL qui ont, en moyenne, doublé. La valeur moyenne d’une cargaison est passée d’environ 50 millions à 80 millions de dollars en 2022. A ces niveaux de prix, on peut estimer les exportations américaines vers l’Europe à environ 30 milliards de dollars au premier semestre de l’année en cours.
Ainsi la guerre en Ukraine et la crise énergétique qui en a résulté ont non seulement été une aubaine pour les Etats-Unis et les groupes qui investissent dans le GNL américain comme le Français TotalEnergies mais elles risquent aussi d’impacter négativement l’environnement. En effet, la technique utilisée pour produire le gaz de schiste américain, à savoir la fracturation hydraulique, est connue pour produire des dégradations au niveau des écosystèmes et des nappes phréatiques. Par ailleurs, le GNL américain est également plus énergivore que le gaz russe en termes de transport puisqu’il doit être refroidi ( à -160 degrés Celsius) et pressurisé pour pouvoir être expédié outre-Atlantique par bateau. Cependant, et même si on fait abstraction de ces graves inconvénients, les experts doutent de la capacité des Etats-Unis à approvisionner durablement le marché européen. Les besoins immenses de l’Europe en la matière exigent des gazoducs, des usines de compressions et un nombre impressionnant de méthaniers que les producteurs américains ne possèdent pas (Algérie solidaire)