L’ancien patron de la DGSE française s’en prend à la coopération militaire de l’Algérie avec la Russie
L’ancien chef de la DGSE, le service de renseignement extérieur français, Alain Julliet, a dénoncé dans une récente interview le silence français et occidental sur la participation de l’Algérie à l’exercice militaire Vostok 2022. « Personne en France n’a parlé du fait que l’Algérie y participe », a souligné l’ancien chef des espions franças et ancien professeur de l’École nationale d’administration (ENA), fabrique des hauts responsables français. En effet, l’Algérie a participé modestement avec une centaine d’hommes (sur un total de 50 000 hommes) début septembre à Vostok 2022, un exercice militaire ambitieux organisé dans neuf camps d’entraînement russes à l’est du pays eurasien, ainsi que dans les zones maritimes et côtières des mers d’Okhotsk et du Japon. Dirigé par le chef d’état-major général russe Valeri Gerasimov, l’exercice militaire a impliqué treize pays, dont des membres de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et d’autres États partenaires dont l’Algérie.
La participation de l’armée algérienne à Vostok 2022 révèle que « tout près de nous, de l’autre côté de la Méditerranée, il y a un pays qui travaille finalement avec les Russes et qui n’est évidemment pas d’accord avec ce qui se passe en Europe« , a déclaré Alain Julliet,dans une longue interview accordée au magazine Valeurs actuelles, proche de l’extrême droite française, dans laquelle il a passé en revue le scénario géopolitique actuel. L’ancien patron de la DGSE n’a pas manqué de critiquer le président Macron qui a manqué selon lui de fermeté puisqu’il n’a pas osé interpelé l’Algérie à ce sujet alors qu’il y a effectué récemment un séjour.
La sortie médiatique de l’ancien responsable français n’est pas un fait isolé et s’inscrit dans le cadre d’une campagne de désinformation visant l’Algérie et ce, à l’instigation de lobbies anti-algériens bien connus. Alain Julliet est d’ailleurs mal placé pour faire ce genre de procès à l’Algérie, lui a qui a collaboré dans un passé récent avec RT France, le terminal médiatique du Kremlin dans son pays, jusqu’à ce qu’il prenne sa retraite en janvier de cette année. Comme on pouvait s’y attendre, les déclarations de Julliet ont été abondamment relayées par les médias marocains. Mais si ce genre de sorties médiatiques n’étonne guère, en revanche, c’est l’insuffisance de l’approche algérienne (aussi bien officielle qu’officieuse) face aux différentes formes de la guerre hybride qui pose question. A titre d’exemple, ce sieur dénommé Alain Julliet a été invité fin janvier 2019 par le très officiel Institut national d’études de stratégie globale » à Alger pour donner une conférence sur « les enjeux géopolitiques de la crise syrienne » !
Mohamed Merabet