Des experts israéliens soulignent le bilan décevant des premières incursions dans la bande de Gaza
01.11.2023. Les premières incursions d’Israël dans la bande de Gaza qui ont eu lieu près de Beit Hanoun, au nord, et de Bureij, au centre se sont soldées jusqu’ici par un bilan plutôt décevant pour l’envahisseur israélien qui a reconnu des « pertes douloureuses ». Les spécialistes soulignent que l’armée israélienne aura du mal à réaliser les objectifs tracés par le gouvernement Netanyahou.
Le correspondant militaire et auteur d’un livre sur le conflit israélo-palestinien, Amos Harel, a déclaré dans un entretien au Financial Times, que les forces israéliennes s’étaient déplacées de 3 à 4 km à l’intérieur de Gaza, mais qu’elles n’étaient pas encore engagées dans des combats urbains. « La logique semble être d’exercer une pression, de forcer les combattants du Hamas à sortir [de leurs tunnels] et de les frapper ensuite« , explique-t-il avant d’ajouter qu’ « on ne savait pas pourquoi le Hamas n’avait pas tiré plus de missiles antichars sur les véhicules blindés de l’armée israélienne lorsqu’ils ont commencé à entrer dans la bande de Gaza« . Mais d’autres spécialistes estiment qu’il serait erroné de faire une mauvaise interprétation de la réaction prudente du Hamas à ce stade précoce, de l’opération.
Des surprises de la part du Hamas ne sont pas à exclure d’autant plus que les services de renseignement israéliens ont spectaculairement mal évalué les capacités et les intentions du Hamas au début du mois. « Tout ce qui s’est passé depuis le 7 octobre a été une énorme surprise. Je serais donc très prudent dans mes évaluations de ce que le Hamas peut ou ne peut pas faire« , affirme pour sa part Eyal Hulata, qui était à la tête du Conseil national de sécurité d’Israël jusqu’au début de l’année. « Les forces terrestres israéliennes seront contraintes d’engager des affrontements directs avec les combattants du Hamas au cœur d’un environnement urbain que ces derniers maîtrisent parfaitement« .
Des responsables militaires israéliens affirment que la portée limitée de l’incursion initiale de l’armée israélienne, qui a étonné les observateurs, s’expliquait par la crainte de lourdes pertes qui seraient catastrophiques pour l’image de l’armée israélienne et sa capacité de dissuasion. « Nous ne prenons aucun risque. Lorsque nos soldats manœuvrent, nous le faisons avec une artillerie massive, avec 50 avions au-dessus de nos têtes qui détruisent tout ce qui bouge« , affirme Amir Avivi, ancien commandant adjoint de la division de Gaza de l’armée israélienne (Algérie solidaire)