France : Quand de faux actes « antisémites » servent à entretenir le climat d’islamophobie
24.11.2023. La guerre d’extermination menée par l’armée d’occupation israélienne contre Gaza, avec son cortège d’horreurs quotidiennes, n’a pas manqué de choquer les opinions publiques dans le monde et particulièrement en Amérique et en Europe. La France ne fait pas exception. Pour contrecarrer cet élan populaire de sympathie avec le peuple palestinien, les défenseurs inconditionnels d’Israël n’ont pas trouvé mieux que de monter en épingle les actes supposés « antisémites » en France, dont certains s’avèrent être de faux actes antisémites.
Depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et les Palestiniens, la presse française ne cesse de parler de l’augmentation des “actes antisémites” en pointant du doigt des membres de la communauté musulmane. Pourtant, les enquêtes ont montré que parmi ces actes, il y en a qui sont tout simplement le fait de personnes qui n’ont rien à voir avec la communauté musulmane.
Fausse agression
Le 9 novembre, une femme de confession juive avait déposé plainte déclarant avoir été victime d’une agression antisémite dans son domicile à Six-Fours-les-Plages (Var). La présumée victime avait signalé dans sa plainte qu’un individu l’avait suivie jusqu’à son domicile, l’avait violemment agressée, proféré des menaces de mort, et l’avait délestée de 800 euros en liquide, tout en la traitant de « sale juive ». Le parquet de Toulon a alors initié une enquête, confiant les investigations à la police judiciaire. Le procureur Samuel Finielz a annoncé lundi que les enquêteurs, grâce à l’analyse de nombreuses vidéos de surveillance, ont conclu que l’agression était purement « imaginaire ». La plaignante, placée en garde à vue pour « dénonciation mensongère », a admis avoir menti et justifié son geste par des difficultés financières et une dépendance aux jeux d’argent.
L’affaire des tags antisémites
La récente affaire des tags antisémites a secoué la scène politico-médiatique française, des journalistes et responsables politiques s’empressant d’imputer la responsabilité aux “islamistes”. Or, il s’est avéré que les graffitis “antisémites” en question, étaient le fait d’un couple moldave en situation irrégulière. Les faits se sont déroulés le vendredi 27 octobre dans le 10e arrondissement de la capitale. Lesdits individus ont été appréhendés en flagrant délit d’inscription d’une étoile de David sur la façade d’un établissement scolaire. Selon des sources policières, ce couple, originaires de Moldavie, a été trouvé en possession de pochoirs et de bombes de peinture lors de leur arrestation. Le parquet de Paris a confirmé que ces deux personnes ont admis avoir réalisé ces graffitis “antisémites”. Bien que les deux individus aient été appréhendés vendredi 27 octobre, la police et le ministère de l’Intérieur ont laissé planer le doute pendant 5 jours, laissant ainsi l’opinion publique imputer cet acte aux musulmans de France, dans un contexte de recrudescence de tensions entre pro-palestiniens et pro-israéliens. Mais le plus inquiétant dans cet incident, c’est que le couple moldave avait déclaré avoir peint ces tags à la “commande d’un tiers”. Depuis, le commanditaire en question s’est révélé être un certain Anatoli Prizenko, homme d’affaires moldave de 48 ans, qui affirmait sur BFMTV, avoir mené cette action conjointement avec une organisation de la communauté juive européenne nommée “Bouclier de David”, dans le but de “soutenir les juifs de France”.
Automutilation pour simuler une agression
La dernière affaire de faux acte antisémite est survenue à Lyon samedi 4 novembre. Selon les informations du Parisien, une femme de 30 ans a affirmé avoir été agressée à son domicile dans la métropole lyonnaise. La trentenaire de confession juive, aurait été frappée de deux coups de couteau à l’abdomen chez elle, dans le troisième arrondissement de Lyon. L’arme utilisée lors de cette attaque a été retrouvée sur les lieux du drame. Le parquet a évoqué un possible mobile antisémite, étant donné qu’une croix gammée avait également été retrouvée sur la porte de la trentenaire. Un compte-rendu du médecin qui a examiné la victime a évoqué une possible automutilation en raison de la “proximité des deux coups de couteau”.
Ce n’est pas la première fois qu’une personne se mutile pour simuler une agression antisémite en France. En novembre 2015. Cinq jours après les attentats du Bataclan, Sylvain Tsion Saadoun, 57 ans, professeur d’histoire-géographie à Marseille, avait affirmé avoir été agressé par deux jeunes se revendiquant de Daech, alors qu’il se rendait à la synagogue. Selon son récit, Sylvain Saadoun assurait avoir été questionné − “Tu es juif ou tu es musulman ? » d’être jeté à terre, alors que l’un de ses agresseurs lui exhibait une photo de Mohamed Merah sur son portable, et l’autre arborant un tee-shirt portant les symboles de Daech. « Sale juif, sale porc ! On va te taillader puis t’achever », l’auraient-ils menacé. Cette “agression” avait eu un grand retentissement dans les médias, et le professeur d’histoire-géographie avait été invité sur plusieurs plateaux télés, pour présenter ses plaies et l’histoire de l’agression inventée de toutes pièces. Mais les enquêteurs ont vite relevé les incohérences du récit et celle des entailles, des traces de sang sur les vêtements qui ne correspondaient pas aux plaies. Le tribunal correctionnel de Marseille a finalement condamné l’enseignant de confession juive, à six mois de prison avec sursis pour dénonciation mensongère. (Source : TRT)